Cancer : qui sont les ados à risque ?

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 23/04/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Les adolescents les plus masculins et les adolescentes les plus féminines auraient plus de comportements à risque de cancer.

L’hypersexualisation des jeunes aurait des effets inattendus sur leur santé : d’après une nouvelle étude de la Harvard School of Public Health parue dans Journal of Adolescent Health, les adolescentes les plus féminines seraient plus adeptes des cabines de bronzage et moins actives physiquement ; les adolescents masculins utiliseraient plus souvent le tabac à chiquer et fumeraient plus souvent le cigare.

Qu’il s’agisse d’alimentation ou d’hygiène de vie en général, les habitudes prises dans l’enfance et l’adolescence peuvent perdurer à l’âge adulte. Or certains comportements à risque de cancer, comme le tabagisme ou la sédentarité, s’acquièrent dès l’adolescence.

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Les chercheurs ont étudié les comportements à risque de cancer chez les adolescents et les ont comparés avec l’image féminine ou masculine que les jeunes avaient d’eux-mêmes. Ils se sont servi des données de 9 435 adolescents (6 010 filles et 3 425 garçons) qui participaient à l’étude GUTS (Growing Up Today Study). A partir de 1996, cette étude a inclus des jeunes de 9 à 14 ans.

Résultats : Les filles qui se décrivaient comme les plus féminines utilisaient plus souvent les cabines de bronzage (32 % de plus) et étaient plus inactives (16 % de plus) que les moins féminines. Les garçons qui se disaient les plus masculins consommaient plus souvent du tabac à chiquer (78 % de plus) et fumaient plus le cigare (55 % de plus) que les garçons les moins masculins.

Aux Etats-Unis, le tabac à chiquer fait son grand retour chez les jeunes hommes grâce à de nouveaux produits, ressemblant à de petits sachets de thé à placer dans la bouche. La publicité pour ce "tabac sans fumée" associe ces produits à des personnalités du sport ou à l’image masculine du cowboy.

En parallèle, les garçons les moins masculins et les filles les moins féminines fumaient plus de cigarettes. Pour les chercheurs, cela pourrait être la conséquence d'un certain stress social : exclusion ou harcèlement lié à leur « différence ».

L’étude a aussi trouvé que certaines activités comme lire des magazines ou regarder la télévision ou des films jouait un rôle dans la promotion de certains comportements à risque de cancer. Par exemple, chez les filles, ces médias favorisaient l’utilisation des cabines de bronzage.

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Pour les chercheurs, la prévention de ces comportements à risque devrait donc s’attaquer à certaines images véhiculées dans la société et les médias : l’idée que le bronzage rend belle ou qu’il est masculin de chiquer le tabac et de fumer le cigare.

Source

Roberts AL, Rosario M, Calzo JP, Corliss HL, Frazier L, Austin SB.. Masculine Boys, Feminine Girls, and Cancer Risk Behaviors: An 11-Year Longitudinal Study. J Adolesc Health. 2014 Apr 8. pii: S1054-139X(14)00109-8. doi: 10.1016/j.jadohealth.2014.02.020.

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