La consommation de charcuteries chute après la mise en garde de l’OMS

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 26/11/2015 Mis à jour le 10/03/2017
Le classement des charcuteries comme "cancérogènes" a eu un impact sur les consommateurs.

Les ventes de charcuterie dans les grandes surfaces françaises ont baissé après la publication fin octobre d’un avis du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui dépend de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), classant viande transformée et charcuterie dans la catégorie des agents « cancérogènes pour l'homme ». Ces informations émanent des cabinets IRI et Nielson.

Le 26 octobre, le CIRC a classé les charcuteries comme cancérogènes. Selon les experts, 50 grammes supplémentaires de charcuteries soit l'quivalent d'une saucisse, ou moins de 2 tranches de bacon, augmente le risque de cancer du côlon de 18 pour cent. Pour ceux qui suivent les données scientifiques, ce classement n'a rien de surprenant. Le guide "La Meilleure Façon de Manger" de LaNutrition.fr avait rapporté les études liant charcuteries et cancer et conseillé de les consommer avec parcimonie.

Lire : Les charcuteries donnent le cancer

Les données communiquées par le cabinet IRI confirment que les consommateurs ont accusé le coup : les ventes de saucissons et autres jambons ont chuté de 5% au cours de la dernière semaine d’octobre 2015 par rapport à la même période de l’année précédenteI.

Les ventes de charcuterie en grandes surfaces (qui représentent 90% des ventes nationales) étaient en baisse de 5,3% sur un an durant les trois semaines qui ont suivi la publication du rapport de l'OMS, alors qu'elles étaient en hausse de 1,7% les trois semaines précédant ce rapport, précise le cabinet.

Nielsen relève également un recul des ventes de charcuterie dans les hypers et supermarchés français par rapport à l'année précédente, avec un pic la semaine du 8 novembre (-4,9%) puis un léger mieux la semaine du 15 novembre (-2,6%). Particulièrement boudés : le foie gras et les rillettes : la semaine du 1er novembre, les ventes de foie gras frais se sont effondrées de 27,3%, tandis que celles de rillettes reculaient de 11,7%.

La chute des ventes a cependant ralenti la semaine du 15 novembre, avec une baisse ramenée à 8,1% pour le foie gras frais et à 6,1% pour les rillettes. Seule la charcuterie de volaille a tiré son épingle du jeu, les ventes connaissant même une légère hausse, selon cette deuxième étude. A noter pourtant que cette catégorie de salaisons est presqu'aussi problématique que les charcuteries classiques, du fait de la présence de nitrites.

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