Les régimes hyperprotéinés sont-ils dangereux pour les reins ?

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 22/01/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Actualité

Un régime hyperprotéiné affecte expérimentalement la fonction rénale.

Les régimes très riches en protéines auraient des effets négatifs sur la fonction rénale. C’est le résultat d’une recherche menée sur des rats à l‘université de Grenade en Espagne.

Au cours des dernières années, les régimes protéinés (20 à 29% des calories sous la forme de protéines), comme le régime Paléo et le régime Atkins ont connu beaucoup de succès notamment parce qu'ils sont globalement efficaces pour perdre du poids.

Lire : Réussir un régime protéiné

Les régimes hyperprotéinés (plus de 30% des calories sous la forme de protéines) comme le régime du Dr Dukan sont eux aussi populaires. Ces régimes réduisent l’appétit, la prise énergétique, mais restent controversés. Dans le régime Dukan, les protéines représentent 40 à 50% des calories. 

Lire : Le régime Dukan est-il dangereux ?

Les chercheurs espagnols ont étudié 20 rats qu’ils ont répartis en deux groupes de 10 : le premier groupe a été nourri avec un régime hyperprotéiné contenant 45 % de protéines et le groupe contrôle a suivi un régime normal. L’expérience a duré 12 semaines, l’équivalent de 9 années de vie pour un homme.

Résultats : les rats qui suivaient le régime hyperprotéiné ont perdu jusqu’à 10% de leur poids au cours des 12 semaines. Chez ces rats, le citrate urinaire, qui inhibe la cristallisation des sels de calcium, était 88% plus bas et le pH urinaire 15% plus acide.

Les régimes hyperprotéinés ont tendance à augmenter le calcium urinaire pour compenser l’acidité causée par l’excès de protéines. Un pH urinaire plus acide, de faibles taux de citrate et des taux élevés de calcium dans l’urine sont des facteurs de risque pour la formation de calculs rénaux.

Lire l'interview de Lynda Frassetto sur les conséquences de l'acidose

De plus, le poids des reins des animaux au régime hyperprotéiné a augmenté de 22 %, l’aire glomérulaire (le réseau de capillaires qui filtrent le sang  dans les reins) de 13 % et le mésangium (une structure de collagène qui entoure ces capillaires) de 32 %.

Les régimes hyperprotéinés pourraient donc avoir des effets nocifs à long terme sur la santé. Pour l’un des auteurs de ces travaux, Virginia Aparicio, les effets négatifs des régimes hyperprotéinés sur le rein dépendent aussi des autres aliments présents dans alimentation : « Manger de grandes quantités de fruits et de légumes réduit le risque de formation de calculs rénaux – probablement en raison de leur contenu élevé en potassium et magnésium, ce qui compense l’acidité du régime hyperprotéiné. »

Il n'y a pas de preuves que les régimes modérément protéinés (20 à 29% des calories sous la forme de protéines) soient néfastes chez des personnes en bonne santé qui consomment suffisamment d'eau et de végétaux.

Lire : Une alimentation modérément riche en protéines serait sans danger pour les reins

Références
  1. Aparicio VA, Nebot E, García-del Moral R, Machado-Vílchez M, Porres JM, Sánchez C, Aranda P. High-protein diets and renal status in rats. Nutr Hosp., 2013 Jan-Feb;28(1):232-7 DOI: 10.3305/nh.2013.28.1.6165.

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