Des aliments qui affectent nos fonctions mentales

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 23/12/2011 Mis à jour le 31/03/2017
Actualité
Les aliments ont un impact sur notre image et notre psychisme.

Aliments et fonctionnement du cerveau

Il est maintenant unanimement reconnu que les aliments peuvent avoir une influence sur notre mental. On peut citer par exemple l'impact des oméga-3 sur le développement du cerveau chez l'enfant et sur le risque de dépression chez l'adulte. Mais il existe également des aliments pour améliorer la mémoire, l'attention ou le sommeil (voir nos dossiers).

L'intérêt grandissant de la population pour la nutrition, si elle est une bonne chose, a aussi des effets inattendus sur notre psychisme. Une personne qui irait fréquemment au fast food pourrait, par exemple, finir par culpabiliser en raison des messages extérieurs qui peuvent dénoncer ce type d'alimentation comme néfaste. D'autres personnes telles que des femmes suivant un régime alimentaire très strict pourraient culpabiliser à la simple consommation d'un carré de chocolat.

Aliments et psychisme

Pour déterminer l'impact de ces phénomènes, des chercheurs ont sélectionné un groupe d'étudiantes Américaines et leur ont dit qu'ils les engageaient dans une étude ayant pour but de déterminer l'impact de certains aliments sur les performances intellectuelles. Dans un premier temps, les étudiantes ont été soumises à 4 tests psychologiques destinés à déterminer l'état de stress, l'image de soi et l'humeur. Puis, ils les ont divisées en 3 groupes : le premier devait manger des bananes (perçues comme bonnes pour la santé), le deuxième des donuts (perçus comme mauvais pour la santé) dans une quantité égale caloriquement aux bananes et le troisième groupe ne devait rien manger (groupe de contrôle). Ensuite les étudiantes ont passé trois tests cognitifs puis à nouveau les tests psychologiques

Résultat : la satisfaction corporelle de soi a diminué après la consommation du donut mais n'a pas changé dans les autres groupes. Le score de l'humeur était meilleur dans le groupe ayant mangé les donuts comme les bananes mais n'a pas changé dans le groupe de contrôle. Le stress a diminué significativement après la consommation des bananes et dans le groupe contrôle mais est resté identique dans le groupe des donuts. Les chercheurs concluent en indiquant que : "Ces résultats indiquent que l'absorption d'aliments qui sont perçus comme mauvais pour la santé modifie l'image de soi."

Si de tels résultats peuvent sembler cohérents, il faut souligner leur importance dans un cadre plus large. Notamment dans le cadre de problèmes de poids, les personnes peuvent avoir des perceptions erronées d'elles-mêmes, conduisant à des comportements exagérés ou dangereux pour la santé. Ainsi, des chercheurs Anglais ont déjà montré que certaines femmes qui pratiquent un régime ont une vision particulièrement faussées de l'apport calorique de leurs assiettes (2). De leur côté, des chercheurs Coréens ont mis en évidence que les femmes qui avaient une vision la moins objective d'elle-même étaient aussi plus aptes à adopter des comportements dangereux pour maigrir comme la pratique du jeune non contrôlé, l'utilisation de laxatifs ou de médicaments pour maigrir (3). D'après les chercheurs, ces désordres de l'image de soi seraient également des facteurs favorisant l'apparition de troubles du comportement alimentaire.

Référence: Hayes JF, D'Anci KE, Kanarek RB. Foods that are perceived as healthy or unhealthy differentially alter young women's state body image. Appetite. 2011 Oct;57(2):384-7.

(2): Lattimore P, Hutchinson R. Perceived calorie intake and state body-image satisfaction in women attempting weight loss: a preliminary investigation. Body Image. 2010 Jan;7(1):15-21.

(3): Kim DS, Kim HS, Cho Y, Cho SI. The effects of actual and perceived body weight on unhealthy weight control behaviors and depressed mood among adult women in Seoul, Korea. J Prev Med Public Health. 2008 Sep;41(5):323-30.

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