Le resvératrol apporte un nouvel espoir aux malades d’Alzheimer

Par Juliette Pouyat - Journaliste scientifique Publié le 18/09/2015 Mis à jour le 10/03/2017
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Des suppléments de resvératrol pourraient freiner la maladie d’Alzheimer dans ses formes légères à modérées.

Le resvératrol, ce composé du vin rouge a déjà été présenté comme un traitement potentiel contre Alzheimer, le cancer, l'ostéoporose, le vieillissement en général. Mais pour la première fois, des chercheurs rapportent que chez des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer – dans une forme légère à modérée, un supplément de resvératrol à haute dose et à long terme pourrait freiner ou stabiliser la maladie. Ces résultats issus d’un essai clinique sont publiés dans la revue Neurology.

Le resvératrol est un polyphénol naturellement présent dans les aliments tels que les raisins rouges, les framboises, le chocolat noir et le vin rouge. Les chercheurs ont choisi d’étudier l’effet du resvératrol sur la progression de la maladie d’Alzheimer car ce composé active des protéines appelées sirtuines, qui sont également activées par la restriction calorique. Or, le plus grand facteur de risque de développer la maladie d’Alzheimer est le vieillissement, et des études menées sur les animaux ont montré que la plupart des maladies liées à l’âge (y compris Alzheimer) peuvent être évitées ou retardées par la restriction calorique à long terme.

Lire : des compléments de resvératrol pour la mémoire

« Des études sont menées pour évaluer l’effet du resvératrol sur la prévention de troubles liés à l’âge tels que le cancer, le diabète et les maladies neurodégénératives » expliquent les auteurs.

Dans cet essai contrôlé randomisé, mené en double aveugle, 119 participants souffrant d’une forme légère à modérée de la maladie d’Alzheimer ont soit pris un placebo, soit des doses croissantes de resvératrol. La plus haute dose de resvératrol testée était 1 gramme par voie orale 2 fois par jour, l’équivalent de la quantité trouvée dans environ 1000 bouteilles de vin rouge. 

Les patients qui ont été traités avec des doses croissantes de resvératrol pendant 12 mois présentaient peu ou pas de changement dans les niveaux de béta-amyloïde 40 (Abeta40) dans le sang ou dans le liquide céphalorachidien. En revanche, les chercheurs ont constaté des diminutions des niveaux de béta-amyloïde 40 chez ceux qui avaient pris le placebo entre le début et la fin de l’étude.

« Une diminution du niveau d’Abeta40 est considérée comme une aggravation de la démence et une progression de la maladie d’Alzheimer ; pourtant nous ne pouvons pas encore conclure de cette étude que les effets du traitement du resvératrol sont bénéfiques » explique le Dr Turner.

Les chercheurs ont trouvé que le resvératrol et ses principaux métabolites traversent la barrière hémato-encéphalique et agissent sur le système nerveux central. « Il semble que le resvératrol ait été capable de traverser la barrière hémato-encéphalique, ce qui est une observation importante. Le resvératrol a été mesuré dans le sang et dans le liquide céphalorachidien ».

Les auteurs soulignent que le resvératrol est sûr et bien toléré à part quelques troubles gastro-intestinaux (diarrhée, nausées…) et une perte de poids.

Les chercheurs ont également remarqué - grâce à des IRM- que le volume du cerveau des patients qui avaient pris les suppléments de resvératrol avait plus diminué que celui des patients appartenant au groupe placebo. « Nous ne sommes pas sûrs de savoir comment interpréter ces résultats ». Cependant, cette diminution du volume du cerveau n’est pas associée à un déclin cognitif.

« Une diminution similaire du volume du cerveau a été observée avec des essais d’immunothérapie anti-amyloïde ». Une des hypothèses est que les traitements réduisent l’inflammation associée à la maladie d’Alzheimer. Les auteurs indiquent que des études menées sur des échantillons de sang et de liquide céphalorachidien prélevés sur les patients sont en cours pour déterminer les mécanismes possibles.

« Ces résultats sont très intéressants. Mais ils correspondent à une seule étude et il faut poursuivre les recherches pour les interpréter correctement » dit le Dr R. Scott Turner, auteur de l’étude.

Il existe sur le marché des suppléments de resvératrol, mais on peut aussi donner à un malade des sources naturelles comme un peu de vin rouge chaque jour, des cacahuètes, du chocolat. Parallèlement, mettre en place un régime de type cétogène, préconisé par le Dr Michèle Serrand.

Lire : Le régime cétogène contre Alzheimer (Lire un extrait ICI  >>)

Source

R. S. Turner, R. G. Thomas, S. Craft, C. H. van Dyck, J. Mintzer, B. A. Reynolds, J. B. Brewer, R. A. Rissman, R. Raman, P. S. Aisen. A randomized, double-blind, placebo-controlled trial of resveratrol for Alzheimer disease. Neurology, 2015; DOI: 10.1212/WNL.0000000000002035

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