Le manque de vitamine D expose à un risque accru de décès, notamment par cancers

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 14/12/2015 Mis à jour le 10/03/2017
Un déficit en vitamine D conduit à un risque de décès plus élevé selon une étude danoise qui fait appel à des marqueurs génétiques.

Une nouvelle étude conduite à l'Université de Copenhague (Danemark) montre que le manque de vitamine D dans le sang conduit à un risque de mortalité accru.

Des études récentes ont trouvé que de faibles niveaux de cette vitamine importante sont associés à un risque augmenté de certaines maladies, sans qu’on puisse prouver que c’est bien la vitamine D qui explique cette surmortalité. Cette nouvelle étude suggère pour la première fois qu’il y a bien un lien de cause à effet entre des taux bas de vitamine D et la mortalité. 

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"Dans des études antérieures, une relation statistique étroite a été établie entre les niveaux de vitamine D faibles et des taux de mortalité plus élevés. Cependant, la carence en vitamine D peut être le marqueur d’un mode de vie déséquilibré et d’une mauvaise santé en général ce qui fait qu’on n’est pas sûr que la vitamine D explique réellement les résultats observés. Cela a conduit à mettre sur pied notre étude, qui est fondée sur un examen génétique des participants - les gènes n’ont rien à voir avec le mode de vie ", dit Børge Nordestgaard, professeur de clinique à la Faculté des sciences médicales de la santé et de l'Université de Copenhague, et médecin-chef à l’Hôpital Universitaire de Copenhague.

 L'étude a inclus 95766 Danois suivis pendant des périodes allant de 5,8 années à 19,1 années. Elle est publiée dans le British Medical Journal. Dans cette étude, les chercheurs ont identifié les individus ayant des variants génétiques qui affectent le taux de vitamine D (DHCR7 et CYP2R1), et les taux de vitamine D sanguins ont été mesurés sur 35334 participants. A la fin de la période de suivi, en 2013, 10349 personnes étaient décédées.

Dans cette étude, les chercheurs considèrent un taux bas de vitamine D lorsqu’il est inférieur de 20 nmol/L (8 ng/mL) à la normale. Au Danemark, on conseille d’avoir un taux de vitamine D de 50 nmol/L (20 ng/mL).

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Résultats : chaque augmentation du score génétique DHCR7/CYP2R1 était associé à une baisse de 1,9 nmol/L de la vitamine D plasmatique et une augmentation de la mortlaité par cancer et toutes causes, mais pas de la mortalité cardiovasculaire. D’une manière générale, une baisse d’origine génétique de 20 nmol/L de la vitamine D plasmatique se traduisait par une augmentation de 30% de la mortalité toutes causes, et de plus de 40% de la mortalité par cancers.

La vitamine D est synthétisée par exposition au rayonnement UVB du soleil, mais cette synthèse n'est efficace qu'entre avril et octobre dans l'hémisphère nord. L'alimentation ne suffit pas à compenser les déficits en hiver, qui sont très courants dans les pays européens.

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