Les enfants qui manquent d'oméga-3 apprennent moins bien à l'école

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 02/07/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Un déficit en oméga-3 chez l'enfant est associé à des performances scolaires moins bonnes .

Vos enfants ont-ils suffisamment d'oméga-3 ? La question mérite d'être posée à la lecture des résultats d'une petite étude britannique récente. Chez les enfants d’âge scolaire, les acides gras oméga-3 à longue chaîne, et notamment le DHA (acide docosahexaénoïque), sont associés à de meilleures performances en lecture. Cette étude, publiée dans PLoS One, fait le lien entre les concentrations en oméga-3 et les capacités d’apprentissage des enfants.

Les acides gras oméga-3 à longue chaîne sont des graisses polyinsaturées qui jouent un rôle dans le développement, le fonctionnement du cerveau, mais aussi la santé cardiovasculaire et le système immunitaire. Ils comprennent notamment le DHA (acide docosahexaénoïque) et l’EPA (acide eicosapentaénoïque). Le poisson gras est particulièrement riche en acides gras oméga-3. Mais on est capable de les fabriquer sous certaines conditions (lire encadré).

Consulter notre dossier sur les oméga-3

Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé les échantillons sanguins de 493 enfants en bonne santé, âgés de 7 à 9 ans, et comprenant 221 filles et 272 garçons. Ces enfants n’avaient pas de difficultés d’apprentissage majeures mais leurs capacités de lecture étaient en-dessous du niveau moyen attendu à 7 ans.

Précédemment, un niveau réduit en oméga-3 a été trouvé chez des enfants hyperactifs. De manière générale, le taux d’acides gras oméga-3 est relativement bas dans l’alimentation des pays développés, par rapport à celui des acides gras oméga-6. Ce déséquilibre pourrait contribuer à de nombreux désordres physiques et mentaux. En effet, les acides gras oméga-3 pourraient favoriser la neurogenèse dans le cerveau.

Lire : Les oméga-3 protégent le cerveau des effets de la malbouffe

L’analyse sanguine a montré que la somme EPA+DHA s’élevait en moyenne à 2,46 %, soit moins que les taux conseillés chez l’adulte. En effet, en-dessous de 4 %, il existe un risque cardiovasculaire élevé, les taux recommandés se situant entre 8 et 12 %. De plus, des niveaux réduits de DHA étaient associés avec des capacités de lecture et de mémoire de travail réduites. Les scores de lecture variaient aussi en fonction du statut socio-économique des enfants. Les enfants provenant de milieux défavorisés avaient aussi plus de problèmes de comportement et de troubles de l’attention. En revanche, il y avait moins de troubles de l’attention chez les enfants ayant des niveaux élevés d’acides gras oméga-3.

88 % des enfants mangeaient du poisson moins de deux fois par semaine et 9 % jamais, alors que les recommandations britanniques sont de deux plats de poisson par semaine. Les taux d’acides gras oméga-3 totaux étaient plus élevés chez les enfants qui mangeaient le plus de poisson.

En définitive, les concentrations en DHA chez les enfants étaient globalement bas et reliés aux performances de cognition. Ces résultats suggèrent qu'il ne faut pas manquer d'acides gras oméga-3 dans l'enfance, afin de limiter les troubles de l'attention et favoriser les apprentissages.

L'analyse de LaNutrition.fr. Le poisson gras (sardine, hareng, maquereau, saumon) est une source majeure d'oméga-3 à longues chaînes. Cependant, ce n'est pas la seule source. Les oeufs et la viande d'animaux élevés avec des graines de lin sont également d'assez bonnes sources, car comme le fait le poisson, ces animaux transforment le précurseur oméga-3, l'acide alpha-linolénique, en EPA et DHA. Mais chacun de nous est capable, à divers degrés de transformer l'acide alpha-linolénique en EPA et DHA. Cette capacité dépend de l'hérédité, mais aussi de l'âge (les enfants le font mieux que les personnes âgées). Elle dépend surtout du contexte alimentaire. Ainsi, si l'alimentation apporte trop d'oméga-6 (produits céréaliers, huiles de tournesol, de maïs...), et trop peu d'acide alpha-linolénique (noix, huiles de colza et de cameline....) la conversion sera plus difficile. Pour favoriser cette conversion chez l'enfant, il faut lui servir une alimentation équilibrée du point de vue des deux familles de graisses polyinsaturés, en évitant les excès d'oméga-6.

A lire pour aller plus loin : Le bon choix pour vos enfants (Collectif LaNutrition.fr) (LIRE UN EXTRAIT ICI  >>)

Source

Paul Montgomery, Jennifer R. Burton, Richard P. Sewell, Thees F. Spreckelsen, Alexandra J. Richardson. Low Blood Long Chain Omega-3 Fatty Acids in UK Children Are Associated with Poor Cognitive Performance and Behavior: A Cross-Sectional Analysis from the DOLAB Study. PLoS One 10.1371/journal.pone.0066697. 24 Juin 2013.

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