Maladies cardiovasculaires : 3 régimes protecteurs

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 11/01/2012 Mis à jour le 10/03/2017
Pour prévenir l’infarctus et les maladies coronariennes, alimentation et activité physique sont plus puissants que les médicaments. Voici 3 régimes protecteurs : le régime méditerranéen, le régime d’Okinawa, le régime paléolithique. 

Selon l'Organisation mondiale de la santé, les maladies cardiovasculaires seraient responsables de 30% des décès dans le monde. En France, chaque année, 120000 personnes ont un infarctus tandis que 130000 personnes sont victimes d'un accident vasculaire cérébral.

Des inégalités géographiques

Certaines zones comme le Canada, les Etats-Unis, l'Europe du Nord sont les plus concernées avec cependant des exception pour des pays comme l'Islande où la mortalité cardiovasculaire est une des plus basses d'Europe. Des zones comme l'Europe méditerranéenne (à l’exception d’Israël) ou l'Asie, notamment le Japon, ont en revanche longtemps été épargnées.

Ces inégalités ne semblent pas liées aux différences de climat ou de niveau socio-économique, même si les différences s'atténuent à mesure que les modes de vie s'homogénéisent sous l'effet de la globalisation. Les études montrent en effet que dans des pays comme la France ou la Suisse, malgré un climat, un niveau de vie et des profils de risques (cholestérol, pression artérielle, diabète, tabagisme) identiques à ceux des pays voisins, on trouve des prévalence de maladies cardio-vasculaires relativement bas. C'est ce que l'on appelle le French paradox. L'explication à ce phénomène ? Les habitudes alimentaires et de boisson, probabalement de vin, spécifiques à ces régions du monde apporteraient une protection contre les maladies cardiovasculaires.

L'étude des 7 pays

En 1952, un chercheur américain, Ancel Keys, s'est lancé dans une étude comparative des risques cardiovasculaires de sept pays : les Etats-Unis, la Hollande, le Japon, l’Italie et la Yougoslavie et la Grèce, pour laquelle on différencia l’île de Crète et l’île de Corfou. Dans le cadre de cette étude, 13 000 personnes furent suivies pendant 20 ans. Le taux de mortalité par maladie coronarienne ou infarctus mit rapidement en évidence la particularité crétoise. En effet, sur 10 000 habitants et sur 10 ans, seulement 9 décès en Crète avaient été enregistrés contre plus de 400 aux Etats-Unis et en Finlande. A Corfou, en Yougoslavie ou en Italie, le nombre de décès était moins élevé mais supérieur à celui constaté en Crète. Les cas de cancers étaient également deux fois moins fréquents qu’en Italie ou en Hollande.

Cette étude a notamment permis de mettre en évidence que pour un taux de cholestérol ou une pression artérielle donnés, un Américain avaient nettement plus de risque qu'un Japonais ou un Méditerranéen de mourir d'un infarctus. Qu'est-ce qui différencie les trois nationalités ? Les habitudes alimentaires essentiellement. D’abord attribuée à l’utilisation fréquente de l’huile d’olive, la spécificité crétoise fut progressivement mise sur le compte d'autres facteurs alimentaires.

Des changements alimentaires trop rapides

Nous sommes génétiquement identiques à nos ancêtres chasseurs cueilleurs du paléolithique qui vivaient il y a 40000 ans. En revanche notre alimentation et notre mode de vie ont eux radicalement changé depuis ces temps reculés. Excès de sucres, de céréales raffinées, d'aliments transformés, d'additifs, pollution, stress chronique, sédentarité... Notre organisme est assez mal adapté à ce nouveau mode de vie. C'est une des explications à l'explosion des maladies chroniques comme le diabète, les maladies cardiovasculaires ou le cancer qui a eu lieu au cours des 50 dernières années, période d'importants changements alimentaires.

Par exemple, l'alimentation des chasseurs cueilleurs fournissait un très bon rapport entre les deux familles de graisses polyinsaturées : les oméga-6 (pro-inflammatoires) et les oméga-3 (peu inflammatoires). Alors qu'il était à l'époque de 1 pour 1 à l'époque, il est aujourd'hui compris entre 10 pour 1 et 20 pour 1. En bref nous consommons beaucoup trop d'oméga-6 et trop peu d'oméga-3.

Et les gènes dans tout ça ?

L'environnement, notamment l'alimentation, joue un rôle majeur, qui prévaut sur l'hérédité. Ceci a pu être mis en évidence en étudiant les population de migrants comme les Japonais qui, en s'installant dans des pays opulents comme les Etats-Unis, ont, après quelques années dans leur nouveau pays, le même risque cardiovasculaire que les Américains « de souche ». Au contraire, leur famille, génétiquement proche d'eux, restée au pays avec les même habitudes et une alimentation plus traditionnelle, ne voyait pas leur risque augmenter.

Des régimes protecteurs

C'est par une approche globale, notamment en adoptant une alimentation peu transformée, qui respecte les grands équilibres métaboliques, que l'on met toutes les chances de son côté pour éviter les maladies cardiovasculaires.

Le régime de type méditerranéen à base de fruits et légumes (frais et secs), de noix, de céréales peu transformées, de poisson, avec un peu de viande et de laitages a fait la preuve de son efficacité pour prévenir infarctus et AVC. Dans ce régime riche en végétaux et produits céréaliers complets, avec un peu d'alcool chaque jour, il existe un bon équilibre entre les graisses saturées, celles monoinsaturées de l’huile d’olive et les deux familles d’acides gras polyinsaturées oméga-6 et oméga-3.

Lire : un régime méditerranéen réduit le risque d'infarctus

Le régime de type Okinawa, à base de fruits, légumes, algues, soja, poisson, avec un peu de riz et des épices en abondance est reconnu comme l’un des plus protecteurs. Ce régime apporte des acides gras oméga-3 en abondance et dans des proportions idéales.

Le régime de type ancestral ou paléolithique, de plus en plus populaire, est caractérisé par une consommation abondante de fruits, légumes, noix, tubercules (à l’exception des pommes de terre), une consommation variable de viande, poisson ; il exclut céréales, laitages, aliments transformés et raffinés et apparaît très prometteur. Ce régime est lui aussi très équilibré en acides gras.

Lire : Régime paléo : ce qu'il peut faire pour vous

A découvrir également

Back to top