Moins de risque cardiovasculaire avec les oméga-3 du poisson

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 27/12/2013 Mis à jour le 10/03/2017
EPA et DHA limiteraient le risque de maladies cardiovasculaires selon une nouvelle étude de cohorte.

Les personnes qui consomment le plus d’acides gras oméga-3 provenant de produits de la mer auraient moins de risque de développer des maladies cardiovasculaires. Voici la conclusion d’une petite étude de cohorte américaine qui paraît dans Journal of the American Heart Association.

Les oméga-3 et les oméga-6 sont des acides gras polyinsaturés. L’acide alpha-linolénique est le chef de file des oméga-3; il présent dans les végétaux, les graines (lin, chia, noix), et certaines huiles végétales (colza, lin, cameline). Il donne naissance à des oméga-3 à longues chaînes : l’EPA (acide eicosapentaénoïque) et le DHA (acide docosahexaénoïque), que nous savons synthétiser, mais que l'on peut se procurer aussi en grandes quantités dans le poisson et les produits de la mer qui ont réalisé cette synthèse. L'acide linoléique est le chef de file des oméga-6. On le trouve aussi dans les végétaux et certaines huiles (tournesol, maÏs, pépins de raisin). Il donne naissance à des oméga-6 à longues chaînes comme l'acide arachidonique.

Consulter notre dossier sur les oméga-3

Des chercheurs ont utilisé une cohorte de 2 837 adultes américains dont l’âge moyen était de 61 ans ½. Il y avait des proportions similaires de blancs (724), noirs (697), hispaniques (705) et personnes d'origine asiatique (711). 46,8 % étaient des hommes. Les chercheurs ont mesuré les acides gras polyinsaturés dans le sang, au départ de l’étude (2000-2002), et par un questionnaire alimentaire. Les événements cardiovasculaires, à savoir crises cardiaques et AVC (accidents cardiovasculaires cérébraux), ont été mesurés en 2010. En effet, certains essais cliniques ont suggéré que les compléments d’huile de poisson n’apportaient pas de bénéfices aux patients à haut risque cardiovasculaire ; les chercheurs ont donc voulu étudier le lien entre les oméga-3 et oméga-6 et l'incidence de maladies cardiovasculaires.

Résultats : Il y a eu 189 événements cardiovasculaires. L’EPA et le DHA étaient inversement associés avec l’incidence de maladies cardiovasculaires : le risque était réduit de 51 % chez le quart de participants qui avait le plus d’EPA et de 61 % chez ceux qui avaient le plus de DHA, par rapport au quart qui en consommaient le moins. EPA et DHA étaient aussi inversement associés avec des marqueurs de l’inflammation. Les DPA (des acides gras oméga-3 dérivés du métabolisme endogène) étaient aussi inversement associés avec les incidents cardiovasculaires chez les blancs et les personnes d’origine asiatique, mais pas chez les autres. Il n’y avait pas d’association entre les maladies cardiovasculaires et l’acide alpha-linolénique ou les oméga-6. Les questionnaires alimentaires et les dosages sanguins donnaient des résultats comparables.

Plusieurs mécanismes pourraient expliquer les bénéfices des EPA et DHA pour les fonctions cardiaque et endothéliale. Les oméga-3 pourraient modifier la fluidité des membranes cellulaires, contrôler la transcription de gènes et servir de précurseurs pour des molécules aux propriétés anti-inflammatoires.

Par conséquent, dans cette étude, les acides gras oméga-3 provenant de produits de la mer, mais pas ceux dérivés de plantes ni les oméga-6, sont associés à une diminution de l’incidence des maladies cardiovasculaires. Il s'agit d'une étude de cohorte qui n'est donc pas conçue pour établir une relation de cause à effet. D'autres études, d'intervention cette fois comme l'étude de Lyon, ont conclu au rôle préventif de l'acide alpha-linolénique, qui est consommé en grande quantité dans le régime méditerranéen traditionnel.

Lire : Le régime méditerranéen et les maladies cardiovasculaires

Lire : Maladies cardiovasculaires : 3 régimes protecteurs

Source

de Oliveira Otto MC, Wu JH, Baylin A, Vaidya D, Rich SS, Tsai MY, Jacobs DR, Mozaffarian D. Circulating and Dietary Omega-3 and Omega-6 Polyunsaturated Fatty Acids and Incidence of CVD in the Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis. J Am Heart Assoc. 2013 Dec 18;2(6):e000506. doi: 10.1161/JAHA.113.000506.

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