Risque d'exposition aux oestrogènes avec des compléments pour sportifs

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 27/08/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Certains compléments alimentaires pour sportifs contiendraient des perturbateurs endocriniens œstrogéniques.

Les garçons de moins de 16 ans et les femmes ménopausées devraient faire attention à l’utilisation de compléments pour le sport : d’après une étude de la Queen’s University de Belfast parue dans Food Chemistry, ces deux groupes peuvent subir des effets négatifs des perturbateurs endocriniens présents dans ces produits.

Les perturbateurs endocriniens sont des composés qui gênent le fonctionnement hormonal normal de l’organisme. Par exemple, certains perturbateurs endocriniens peuvent avoir une activité œstrogénique, mimant l’action du 17β-œstradiol, un œstrogène naturel. Chez les hommes, l’exposition aux perturbateurs endocriniens est liée à une réduction de sécrétion de testostérone, de la qualité et de la quantité de sperme.

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Dans cet article, les chercheurs ont analysé le contenu en perturbateurs endocriniens oestrogéniques de compléments pour le sport. Ces compléments sont consommés pour améliorer la santé et les performances des sportifs.

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Les chercheurs ont testé 50 compléments pour détecter une activité équivalente à celle du 17β-œstradiol. Précédemment, ces chercheurs avaient  analysé 116 compléments pour le sport vendus en Irlande et trouvé que 80 % contenaient des perturbateurs endocriniens œstrogéniques. Les échantillons comprenaient des compléments de créatine, de whey, DHEA, et des barres protéinées. Pour évaluer les risques pour la santé, les chercheurs ont utilisé la dose quotidienne recommandée sur l’emballage et calculé l’exposition au 17β-œstradiol pour un adulte de 60 kg, .

Résultats : 49 des 50 compléments contenaient une activité de type 17β-œstradiol. La FAO et le comité de l’OMS sur les additifs alimentaires ont fixé une dose journalière admissible (DJA) pour le 17β-œstradiol de 0 à 50 ng/kg de poids corporel et par jour. L’activité équivalente en 17β-œstradiol dépassait cette DJA dans 26 % des échantillons.

Les effets nocifs d’une exposition au 17β-œstradiol étaient plus élevés pour les garçons de 12 à 16 ans par rapport à ceux de plus de 16 ans. Chez les femmes, l'effet était bas, sauf pour les femmes ménopausées. C’est parce que ces deux groupes ont les niveaux d’hormone naturelle les plus bas que la consommation de compléments peut fortement augmenter leurs taux d’oestrogènes et donc présenter un risque pour la santé.

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Plotan M, Elliott CT, Frizzell C, Connolly L. Estrogenic endocrine disruptors present in sports supplements. A risk assessment for human health. Food Chem. 2014 Sep 15;159:157-65. doi: 10.1016/j.foodchem.2014.02.153.

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