Les déficits en vitamine K exposeraient au cancer et à la mortalité précoce

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 25/03/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Une augmentation des apports en vitamines K1 et K2 limite le risque de décès par cancer et toutes causes confondues.

Connue pour son rôle dans la coagulation, la vitamine K aurait bien d’autres fonctions biologiques bénéfiques. D’après une recherche parue dans Journal of Nutrition, une augmentation des apports alimentaires en vitamine K réduirait le risque de mortalité par cancer ou toutes causes confondues.

Les meilleures sources de vitamine K

La vitamine K représente en fait un groupe de vitamines comprenant notamment : la phylloquinone, ou vitamine K1, que l’on trouve dans les légumes verts à feuilles (chou, épinard, brocoli...) et des huiles végétales, et la ménaquinone, ou vitamine K2, produite par des bactéries intestinales, et présente dans les produits fermentés.

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Des chercheurs espagnols ont voulu tester l’association entre les apports alimentaires en vitamine K et la mortalité. Bien que la vitamine K ait été reliée aux troubles cardiovasculaires et au risque de cancer, les données de mortalité étaient peu nombreuses jusqu’à présent. 7 216 adultes provenant de l’étude PREDIMED (Prevención con Dieta Mediterránea) ont participé. Il s’agissait d’une population méditerranéenne à haut risque cardiovasculaire.

Les chercheurs ont observé que les 25 % de participants qui avaient les plus gros apports en vitamine K1 consommaient plus de fruits et de légumes que les 25% qui avaient le moins d’apports. Pour la vitamine K2, sa consommation était associée à celle de produits laitiers et de viande. Au cours du suivi médian de 4,8 ans, il y a eu 81 décès à cause d’événements cardiovasculaires et 130 par cancer. 323 personnes sont décédées toutes causes confondues. 3141 et 2572 participants ont augmenté leur consommation de vitamine K1 et K2 respectivement au cours de la période de suivi.

Résultats : Plus les apports en vitamine K1 étaient élevés moins le risque de mortalité par cancer et toutes causes confondues était grand. Mais il n’y avait pas d’association significative entre les apports en vitamine K et la mortalité cardiovasculaire. Les personnes qui ont augmenté leurs apports en vitamines K1 ou K2 pendant le suivi avaient un risque moins important de mortalité par cancer ou toutes causes que ceux qui diminuaient leurs apports ou ne les modifiaient pas. Ceux qui augmentaient leurs apports en vitamine K1 alimentaire avaient aussi un risque réduit de mortalité cardiovasculaire. Mais aucune association n’a été trouvée entre des changements d'apports en vitamine K2 et la mortalité cardiovasculaire.

En plus d'activer la coagulation, la vitamine K inhiberait la croissance cellulaire de cellules cancéreuses. Elle jouerait aussi des rôles dans la calcification des vaisseaux, l’athérosclérose et le métabolisme de l’os. Des études in vitro et in vivo suggèrent aussi des fonctions dans l’inflammation.

Par conséquent, une augmentation des apports en vitamines K1 et K2 est associée à une diminution de la mortalité par cancer ou toutes causes confondues. L’augmentation des apports en vitamine K1, mais pas celle de la vitamine K2, limiterait aussi le risque de mortalité cardiovasculaire. Il s'agit d'une étude d'observation avec toutes les réserves que cela comporte.

Lire : De nombreuses personnes en bonne santé manquent de vitamine K

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Source

Martí Juanola-Falgarona, Jordi Salas-Salvadó, Miguel Ángel Martínez-González, Dolores Corella, Ramón Estruch, Emili Ros, Montserrat Fitó, Fernando Arós, Enrique Gómez-Gracia, Miquel Fiol, José Lapetra, Josep Basora, Rosa María Lamuela-Raventós, Lluis Serra-Majem, Xavier Pintó, Miguel Ángel Muñoz, Valentina Ruiz-Gutiérrez, Joan Fernández-Ballart, and Mònica Bulló. Dietary Intake of Vitamin K Is Inversely Associated with Mortality Risk J. Nutr. 2014 jn.113.187740; first published online March 19, 2014. doi:10.3945/jn.113.187740

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