Claude Dalle : « L’alimentation peut corriger le niveau de vos hormones »

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 23/04/2007 Mis à jour le 10/03/2017
Point de vue

« Vieillir pour vieillir, cela ne sert à rien et n’a aucun intérêt. Mais bien vieillir et voir que les années sont bonnes à vivre, cela c’est intéressant ! Moi, je me supplémente et je me rends compte à quel point cela a changé ma vie !» Ainsi s’exprime le Dr Claude Dalle, président de l’association française d’Anti-Aging, qui publie Au-delà de 49 ans, votre ticket est toujours valable.

Le livre explique comment utiliser le remplacement hormonal, la nutrition, les compléments alimentaires, la gestion active du stress, l’évitement des toxiques, l’exercice physique pour gagner des années de vie en bonne santé. A la clé : plus de vitalité, un meilleur sommeil, moins de kilos superflus, une sexualité épanouie, une jolie peau. Le guide présente des tests pour savoir si l’on manque d’hormones, explique comment réaliser un bilan hormonal, nutritionnel ou environnemental. On y trouve 30 recettes culinaires anti-âge, les conseils d’un coach sportif et pour la première fois le programme suivi par plusieurs médecins de pointe de cette discipline. Rencontre.

LaNutrition.fr : Qu’est-ce que la médecine anti-âge ?

Dr Claude Dalle : Quand la médecine traditionnelle s’intéresse au diagnostic et aux traitements des maladies, la médecine anti-âge se donne pour but la santé optimale et le bien-être à chaque étape de la vie et avant la maladie. La médecine anti-âge s’adresse en priorité aux personnes en bonne santé et qui souhaitent le rester. Elle vise à reculer le plus tard possible les maladies et les handicaps liés à l’âge.

La médecine classique met elle aussi de plus en plus l’accent sur la prévention. Qu’est-ce qui distingue la médecine anti-âge ?

La médecine anti-âge est fonctionnelle. Elle a pour but d’améliorer et de rajeunir chaque fonction du corps (cérébrale, digestive, cardiaque, sexuelle, pulmonaire ou musculaire). Chaque fonction rétablie en entraînera d’autres dans son sillage, créant une dynamique. La médecine anti-âge est aussi holistique : elle a une vue globale du corps de chaque patient contrairement à la médecine traditionnelle qui voit souvent le patient comme plusieurs parties.

On a aussi le sentiment que les médecins qui font de l’anti-âge sont plus ouverts aux thérapies dites « alternatives »…

Certains médecins « classiques » sont convaincus que la phytothérapie est inefficace et inversement des praticiens de médecine alternative croient que tous les médicaments sont dangereux. La réalité est toute autre. La médecine anti-âge peut utiliser et intégrer un grand nombre de thérapeutiques pourvu que leur efficacité soit prouvée. Cependant, il est évident qu’en restant à l’écoute de la recherche scientifique avec un esprit ouvert, elle associe le meilleur et le plus efficace des thérapeutiques conventionnelles et alternatives.

Dans quel esprit avez-vous rédigé ce livre ?

Il n’existe sur la médecine anti-âge rien de synthétique et d’accessible au grand public. Je me suis donc efforcé de présenter de manière concrète les solutions pour s’améliorer physiquement et mentalement, pour retrouver naturellement optimisme et bonne humeur, pour mieux dormir, pour freiner le vieillissement des organes et même les rajeunir. En suivant ces conseils, on peut rétablir les grands équilibres de notre jeunesse lorsqu’on dormait dans n’importe quelle circonstance, qu’on récupérait en quelques heures, qu’on débordait d’énergie et d’optimisme, qu’on était mince et tonique, qu’on disposait d’une sexualité débordante. Pour rétablir ces équilibres, on va se servir de l’alimentation, des hormones, de changements dans le style de vie.

Les hormones jouent selon vous un rôle important dans cette prévention du vieillissement ?

Un rôle capital. Les hormones baissent normalement avec l’âge, mais par exemple chez les animaux soumis à restriction calorique, qui vivent beaucoup plus longtemps, cette baisse est très faible. D’ailleurs des scientifiques de l’Institut national du vieillissement des Etats-Unis pensent que des hormones comme la DHEA sont des biomarqueurs du vieillissement : plus elles sont basses, plus le vieillissement est important. Ceci a été vérifié chez l’homme. Mais surtout, on dispose aujourd’hui d’un grand nombre d’études qui prouvent que le remplacement hormonal – le fait de prendre des hormones pour compenser la baisse des hormones naturelles – s’accompagne d’une amélioration de la qualité de vie et diminue le risque de maladies chroniques.

Mais comment savoir si l’on manque de telle ou telle hormone ?

Dans le Au-delà de 49 ans... je détaille les signes qui doivent faire penser à un déficit hormonal, les examens à pratiquer, les valeurs de référence, non pas celles de la médecine classique, mais celles que nous utilisons en médecine anti-âge. Je donne aussi des conseils sur les types d’hormone, les formes galéniques à privilégier.

L’une des originalités de votre livre, c’est que l’alimentation peut moduler le niveau des hormones.

L’alimentation module le niveau de messagers chimiques du cerveau, comme la dopamine, qui joue un rôle crucial dans le désir et l’optimisme. Mais on sait moins que l’alimentation module aussi le niveau des hormones sexuelles comme la testostérone. En corrigeant leur alimentation, certains de mes patients ont vu le taux de leurs hormones remonter en quelques mois. Le recours aux hormones-médicaments n’est donc pas systématique !

Comment l’alimentation joue-t-elle sur le taux des hormones ?

J’ai le cas d’une patiente qui présentait un syndrome d’épuisement avec déficit marqué en plusieurs hormones. Cette patiente s’alimentait très mal : elle mangeait très peu de légumes et de fruits, mais des doses conséquentes de pizzas, frites, hamburgers, sodas. En plus, sans le savoir, elle était intolérante au gluten, la protéine du blé. Nous avons progressivement remis de l’ordre dans son alimentation et ses hormones ont remonté. En l’espace d’un an, le taux de son hormone de croissance a été multiplié par 2,5.

Vous prônez aussi l’usage de compléments alimentaires.

En vieillissant, on accumule déficiences et carences en vitamines et minéraux parce qu’on les absorbe moins bien ou, comme c’est le cas pour la vitamine D, on les synthétise moins bien. Et on utilise moins bien ces nutriments parce que les récepteurs sont moins nombreux ou parce qu’ils sont déformés ou abîmés. Des réactions essentielles se font moins bien : on est plus fatigué, on a moins de mémoire, trop de sucre sanguin, trop de radicaux libres. En plus, avec l’âge, on accumule polluants et toxines. Je préconise de prendre des vitamines et minéraux pour corriger les déficits, optimiser les défenses naturelles de l’organisme – ce que fait le sélénium - et lutter contre la pollution interne. Par exemple, savez-vous que des suppléments de vitamine C font baisser le niveau de plomb dans le sang ? Mais il faut éviter les surdosages et pour cela pratiquer des analyses biologiques.

Dans ce livre, vous détaillez les programmes anti-âge de plusieurs médecins. Vous-même, que prenez-vous ?

Je prends de la DHEA, de l’hormone de croissance, des hormones thyroïdiennes, de la coenzyme Q10. Cela m’a permis de corriger mon andropause, d’améliorer énergie, mental, capacité de travail.

Quels conseils donner à celles et ceux qui veulent activement freiner le vieillissement ?

Cela dépend de leur âge. A la quarantaine, commencer par un bilan nutritionnel et biologique pour analyser le niveau des nutriments et des hormones. En fonction des résultats, corriger l’alimentation et opter pour des compléments alimentaires.  Il faut aussi rétablir l’équilibre hormonal. Pour les femmes, par exemple, il est essentiel de corriger les hormones sexuelles et on peut le faire aujourd’hui sans risque. Chez les hommes, c’est l’andropause qu’il faut corriger. A 60 ou 75 ans, je conseille de consulter un médecin anti-âge qui l’aidera à corriger ses carences et déficiences et améliorera sa qualité de vie.

Votre livre s’adresse-t-il aussi aux médecins ?

Je souhaite qu’il soit lu par les professionnels de santé. Les médecins qui s’intéressent à la prévention y trouveront des pistes pour mieux soigner leurs patients. Ils sauront interpréter les bilans, proposer des traitements, suivre leurs effets et corriger le tir le cas échéant.

Pour aller plus loin, lire : Au-delà de 49 ans votre ticket est toujours valable

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