La biologie de la dépression

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 04/02/2011 Mis à jour le 10/03/2017

La dépression pourrait s’expliquer par des perturbations des messagers chimiques du cerveau. Selon une autre hypothèse, elle serait une conséquence des hormones du stress

La dépression se caractérise par une baisse de l’humeur et par la perte d’intérêt pour des activités que l’on pratiquait jusqu’alors avec plaisir. On considère qu’une personne est déprimée lorsqu’elle a de tels symptômes jour après jour pendant 2 semaines au moins. La dépression s’accompagne aussi de troubles du sommeil, fatigue ou léthargie, manque d’appétit ou au contraire boulimie, irritabilité, sentiment d’être inutile et parfois idées noires pouvant aller jusqu’au désir de mettre fin à ses jours.

La dépression touche environ deux fois plus souvent les femmes et elle apparaît en général entre 20 et 30 ans. La dépression s’accompagne souvent d’anxiété. Pour rendre compte de la biologie de la dépression, deux hypothèses principales ont été formulées (en plus des facteurs génétiques ou épigénétiques).

Le rôle des neurotransmetteurs

La dépression a été associée à des perturbations dans la disponibilité et le fonctionnement de messagers chimiques du cerveau (neurotransmetteurs), surtout la sérotonine et la noradrénaline - synthétisés par les neurones à partir de deux acides aminés de l’alimentation, respectivement le tryptophane et la tyrosine (ou la phénylalanine).

La piste des neurotransmetteurs dans la dépression est soutenue par l’efficacité de certains médicaments antidépresseurs (tous ne sont pas efficaces !). Il en existe 3 grandes familles : les inhibiteurs de la monoamine oxydase, les tricycliques et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et/ou de la noradrénaline. Ces médicaments augmentent le niveau de sérotonine ou de noradrénaline au niveau des synapses ; ils augmentent aussi la fréquence de décharge des neurones.

Selon des travaux expérimentaux une altération dans la synthèse de noradrénaline ou de sérotonine (et peut-être d’autres neurotransmetteurs), mais aussi dans leur libération ou dans la liaison avec leurs récepteurs sont associés à la dépression. Il existerait plusieurs types de dépression selon le neurotransmetteur affecté. Ainsi, une altération du circuit de la dopamine se traduirait par l’incapacité à tirer plaisir d’événements ou de circonstances agréables, un ralentissement moteur, une baisse de la motivation, des difficultés de concentration.

L’impact du stress

Une seconde hypothèse pour expliquer la dépression est basée sur les effets du stress. En réponse à un stress, l’hypothalamus sécrète une hormone, la CRH, qui conduit l’hypophyse à libérer des corticotrophines dont l’ACTH, qui provoque la libération par les glandes surrénales du cortisol. Un dysfonctionnement de l’axe hypothalamus-hypophyse-surrénales pourrait être impliqué dans la dépression et l’anxiété.

Si dans les études cliniques les personnes dépressives n’ont pas systématiquement des taux de cortisol plus élevés que les personnes saines, il semble malgré tout que le volume de l’hippocampe (une région du cerveau) soit réduit chez les personnes dépressives ; or le stress bloque la synthèse de nouvelles structures cérébrales (neurogénèse). Les antidépresseurs (en particulier les tricycliques) sont peut-être efficaces parce qu’ils s’opposent aux effets du stress, peut-être en augmentant la neurogénèse.

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