Les crèmes solaires peuvent renfermer des substances chimiques soupçonnées d'être des perturbateurs endocriniens. Sachez lesquels éviter et comment choisir et utiliser un produit solaire.
La plupart des vacanciers vont profiter de l’été pour faire le plein de soleil, voire le trop plein : bronzage recto verso des heures par jour jusqu’à obtenir le teint hâlé tant désiré.
Pour faire changer les mentalités face au soleil, l’Institut National du Cancer (INCa), est à l’origine de la campagne de prévention du mélanome « Soleil, mode d’emploi », lancée le 4 juillet 2006 avec pour credo « 5 habitudes pour en finir avec la toast attitude ». Toast ? Comme le pain grillé des deux côtés, oui.
Les règles préconisées par l’INCa sont les mêmes que les étés précédents (1) :
Pas d’exposition entre 12h et 16h
Se mettre à l’ombre le plus possible
Porter le tiercé gagnant tee-shirt, chapeau, lunettes
Appliquer régulièrement de la crème solaire, indice 30 minimum
Protéger tout particulièrement les enfants et les adolescents.
Ce mode d’emploi du soleil va être largement diffusé tout au long de l’été par l’INCa qui veut par ailleurs lutter contre les idées reçues liées au soleil. En vrac : la crème solaire suffit largement pour protéger ma peau, je risque un cancer uniquement si je prends un coup de soleil, j’arrête la crème dès que je suis bronzé. Faux, faux et encore faux. La crème ne filtre pas la totalité des ultraviolets, les UVA peuvent provoquer des cancers sans passer par la case coup de soleil et le bronzage ne vous protège pas du vieillissement cutané.
Au soleil, les idées reçues ont la vie dure
Mais les idées reçues pointées par l’INCa ne sont pas les seules qui soient ancrées dans la tête des vacanciers – et souvent même, des médecins. Fuir à tout prix le soleil pour se prémunir de tout risque de cancer n’est certainement pas la solution. Explication.
Aussi paradoxal que cela paraisse, une exposition brève et régulière au soleil pourrait aider à prévenir les cancers du sein, du côlon et de la prostate en stimulant la synthèse de vitamine D.
En 1980, les frères Franck et Cedric Garland, deux épidémiologistes de San Diego (Californie) ont montré que la mortalité par cancer du côlon est plus élevée dans le nord des Etats-Unis, et qu’elle va en diminuant vers le sud, là où l’ensoleillement est maximum, une corrélation confirmée depuis. Les Garland ont trouvé par la suite la même association pour le cancer du sein, un résultat reproduit très récemment par le Dr Esther John (Centre du Cancer de Californie du Nord, Union City) : selon elle, les femmes qui se sont fréquemment exposées au soleil la vie durant, ont un risque de cancer du sein inférieur de 20 à 30% par rapport à celles qui l’ont évité. Pour celles qui vivent dans des régions très ensoleillées, la protection peut atteindre 65%. Pour certains chercheurs, l’augmentation des taux de cancer du sein aux Etats-Unis au début des années 1990 (+17%) serait liée aux messages d’évitement du soleil prodigués par les autorités au cours des 10 ans précédents.
Quand le soleil prévient le cancer
Sur le plan cellulaire, la vitamine D inhibe la croissance des cellules cancéreuses du sein et du côlon. Des produits de dégradation de la vitamine D apparaissent capables d’obliger des cellules cancéreuses à se différentier, c’est-à-dire revenir à leur état normal. Pour ces raisons, estime le Pr Michael Sporn (Dartmouth Medical School, Dartmouth), la vitamine D devrait faire partie tout au long de la vie, de l’arsenal individuel de « découragement » du cancer. L’exposition régulière au soleil pourrait aussi protéger du cancer de la prostate, et, pour extraordinaire que cela paraisse, du mélanome. Cette hypothèse avait été formulée en 1990 par les frères Garland, après qu’ils aient constaté que le taux de mélanome le plus élevé de l’armée américaine se rencontre chez les sous-mariniers. Depuis, de nombreuses études ont établi que les brûlures sévères (qui correspondent à la manière dont les Européens du Nord "consomment" le soleil : exposition rare mais intense) sont associées à un risque accru de mélanome, mais que l’exposition régulière et modérée - par un apport constant de vitamine D - protège de ce cancer. Ceci expliquerait pourquoi les personnes à haut risque ne sont pas celles qui ont « consommé » le plus de soleil ; pourquoi les zones les plus exposées à la lumière (visage, mains) sont rarement affectées ; pourquoi la maladie apparaît plus souvent en hiver qu’en été. Des travaux récents montrent que la vitamine D inhibe la croissance de cellules malignes de mélanome humain, et qu’elle prévient les métastases chez l’animal.
Le zéro soleil, en plus d’être frustrant et contraignant, n’est certainement pas la solution à l’expansion galopante des cancers de la peau. Comme la plupart des sources de plaisir, il est avant tout à utiliser intelligemment.
LaNutrition.fr vous explique pourquoi le soleil peut-être dangereux et vous dit comment vous protéger au mieux : lunettes, crèmes, gélules solaires ? Ces produits sont-ils efficaces ?
Les enfants au soleil |
81 % des parents savent que les rayons solaires peuvent être nocifs pour leurs chérubins et 83 % sont conscients que les coups de soleil de l’enfance peuvent avoir des conséquences graves à l’âge adulte.(1)
Seul un parent sur quatre peut se vanter de combiner toutes ces protections en même temps. (2)
(1) Étude INCa/TNS Healthcare sur les connaissances et les comportements des parents en matière de protection solaire des enfants, juin/septembre 2005 (2) Étude INPES/BVA sur les comportements, attitudes, connaissances et opinions des Français vis-à-vis du risque UV, février 2004 |
Les adultes se protègent-ils correctement ? |
Le bronzage reste une activité très prisée des français en vacances : 55 % d’entre eux apprécient de lézarder au soleil, un chiffre qui atteint 79 % chez les 15-24 ans ! Selon une enquête portant sur 33 000 personnes, hommes et femmes d’âge compris entre 35 et 70 ans, 55% des Français ont la peau relativement claire, 4% ont la peau très claire, 9% ont une peau à «tendance rousse». Au soleil, 30% des adultes bronzent sans rougir, 60% rougissent avant de bronzer, 10% ne bronzent jamais. L’étude montre que :
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