Vivre à la montagne protégerait de l'obésité

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 07/05/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Les personnes vivant en montagne auraient moins de risque d'être obèses que celles stationnées en plaine, selon une étude sur des soldats en surpoids.

Et si un déménagement ou des séjours fréquents en altitude pouvaient vous aider à garder la ligne ? D’après une étude intrigante portant sur des soldats américains et parue dans PLOS One, les personnes en surpoids vivant à haute altitude auraient moins de risque de basculer dans l’obésité que celles vivant à basse altitude.

Lorsque l’altitude augmente, la pression de l’air diminue et l’organisme a plus de difficultés à s’approvisionner en oxygène : il est en situation d’hypoxie. Or il a été observé que l’hypoxie avait des effets positifs à long terme sur le métabolisme des rats. Des études ont aussi montré une réduction de l’appétit et des graisses corporelles dans des conditions d’hypoxie, y compris lors de voyages à haute altitude.

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Les chercheurs se sont donc demandé si l’hypoxie pouvait limiter le risque d’obésité. Ils ont étudié près de 100 000 soldats en surpoids stationnés à différentes altitudes aux Etats-Unis, entre 2006 et 2012. Les participants qui faisaient partie de l’US Army ou de l’US Air Force, avaient servi au moins deux ans dans l’armée. Certains étaient affectés à haute altitude, soit plus de 1 960 m, et d'autres à basse altitude, c’est-à-dire moins de 980 m. Dans l’armée américaine, malgré un accès aux soins facilité et une activité physique importante, les excès de poids sont fréquents.

Résultats : Les soldats affectés à haute altitude avaient un taux d’obésité réduit de 41 % par rapport à ceux affectés à basse altitude. Ces résultats semblent confirmés par des observations faites sur les populations civiles : en effet, la ville américaine où l’on est le plus mince est Boulder, au Colorado, à 1 650 m d’altitude ; la ville américaine où l’on est le plus gros serait Huntington, en Virginie Occidentale, située à 171 m d'altitude seulement.

D’après Jameson Voss, auteur de ces travaux et consultant pour l’United States Air Force School of Aerospace Medicine, « Ces résultats suggèrent qu’un déplacement à haute altitude protégerait une personne en surpoids d’aller vers l’obésité ».

Cette effet bénéfique de l'altitude sur le poids pourrait s'expliquer pour des raisons hormonales car l’hypoxie est associée à une augmentation de la leptine, une hormone qui supprime l’appétit. De même, la cholécystokinine, qui stimule la digestion des graisses et des protéines, et la noradrénaline, qui influence l’appétit en réduisant le flux sanguin vers l’intestin, augmentent toutes deux à haute altitude.

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Source

Voss JD, Allison DB, Webber BJ, Otto JL, Clark LL.. Lower Obesity Rate during Residence at High Altitude among a Military Population with Frequent Migration: A Quasi Experimental Model for Investigating Spatial Causation. PLoS One. 2014 Apr 16;9(4):e93493. doi: 10.1371/journal.pone.0093493. eCollection 2014.

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