Plus de troubles psychiatriques chez les jeunes carencés en fer

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 02/07/2013 Mis à jour le 10/03/2017
La carence en fer augmente le risque de désordres psychiatriques chez les enfants et les adolescents.

Les enfants et les adolescents qui souffrent d’une carence en fer ont un risque augmenté de présenter des problèmes psychiatriques tels que : dépression, troubles bipolaires, anxiété, autisme, troubles de l’attention, retard de développement ou retard mental. C’est le résultat d’une recherche effectuée à Taïwan et publiée en ligne dans BMC Psychiatry.

La carence en fer représente la déficience nutritionnelle la plus fréquente dans les pays développés. Le fer joue un rôle dans le fonctionnement cognitif, sensori-moteur et socio-émotionnel, car le développement du cerveau dépend de protéines contenant du fer. Le fer est aussi un composant de l’hémoglobine, de la myoglobine, d’enzymes du métabolisme cellulaire, de la réplication ou de la réparation d’ADN. 

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Les chercheurs ont utilisé la base de données des assurances santé de Taïwan. Dans un échantillon de population de 1 000 000 de personnes, ils ont sélectionné les dossiers de 2957 enfants et adolescents (1060 garçons et 1897 filles), diagnostiqués avec une déficience en fer entre 1996 et 2008. Les garçons étaient significativement plus jeunes que les filles : 7 ans ½ contre 12 ans ½ en moyenne. Un groupe d'environ 12 000 individus contrôles a été constitué, avec des caractéristiques similaires concernant l’âge et le sex ratio.

On trouve du fer dans la viande, les coquillages, les céréales, les légumes.... La déficience en fer peut être causée par des apports limités, un problème d’absorption, ou des pertes de fer (ulcère, métrorrhagie). Certains moments de la vie, comme les périodes de croissance et de grossesse,  nécessitent des besoins accrus en fer, d’où un risque de carence. Le manque de fer pendant l’enfance a des conséquences sur le développement du cerveau.

Consulter : Les meilleures sources de fer alimentaire

Les jeunes patients taïwanais carencés en fer présentaient plus de risques de troubles psychiatriques : épisodes dépressifs, troubles bipolaires, anxiété, autisme, tics, troubles de l’attention, retard mental ou dans le développement. Cependant, les auteurs soulignent que l’association entre la carence en fer et la présence de troubles psychiatriques ne permet pas de savoir quelle est la cause et quel est l’effet. Les enfants atteints de troubles psychiatriques, par exemple les enfants autistes, présentent souvent des problèmes de comportement alimentaire, ce qui pourrait contribuer à la carence en fer.

En conclusion, chez les jeunes, la carence en fer est associée à un risque augmenté de troubles psychiatriques. La complémentation en fer pourrait donc prévenir ces problèmes si les analyses biologiques montrent un déficit. Certaines de ces maladies psychiatriques présentent parfois une prédisposition génétique.

Lire : Les 5 maladies psychiatriques les plus courantes ont un lien génétique

Source

Chen MH, Su TP, Chen YS, Hsu JW, Huang KL, Chang WH, Chen TJ, Bai YM. Association between psychiatric disorders and iron deficiency anemia among children and adolescents: a nationwide population-based study. BMC Psychiatry. 2013 Jun 4;13:161.

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