Chutes de cheveux : l’avis du spécialiste

Par Marie-Charlotte Rivet Bonjean - Diététicienne et journaliste scientifique Publié le 16/10/2006 Mis à jour le 13/04/2022
Point de vue

4 millions de Français perdent leurs cheveux. 150000 d’entre eux consultent un médecin à ce sujet. Ceux qui s'angoissent disposent de plusieurs traitements médicamenteux ou chirurgicaux. Le point avec le Dr Pierre Bouhanna (Paris).

La perte de cheveux ou alopécie peut être temporaire ou permanente. Elle peut avoir plusieurs causes : génétiques, hormonales, médicales, environnementales (traitements médicamenteux) ou être la conséquence normale du vieillissement. Tout le monde peut perdre des cheveux, mais les alopécies sont plus fréquentes chez les hommes. Le Dr Pierre Bouhanna est l'un des sécialistes français. Nous l'avons rencontré.

LaNutrition.fr : Qui vient vous consulter ?

Dr Pierre Bouhanna : J’ai dans ma clientèle tous les âges et toutes les origines ethniques, mais surtout des patients âgés de 20 à 30 ans et au-delà de 40-50, jusqu’à 85 ans. De plus en plus de personnes consultent pour des problèmes de dégarnissement du cuir chevelu : des hommes, des femmes et parfois, mais plus rarement, des enfants. Ce recours croissant aux soins d’un dermatologue est surtout dû à la qualité de la diffusion de l’information.

Les personnes sont de plus en plus exigeantes et refusent les traitement empiriques et généralisés. Elles hésitent beaucoup moins à aller jusqu’à la réimplantation de cheveux. Le dermatologue doit prendre le patient dans sa globalité, savoir démasquer des troubles dans la vie sociale et professionnelle et surtout ne pas se limiter aux simples conseils cosmétiques.

Quelles sont les mauvaises habitudes qui provoquent un dégarnissement ?

Les alopécies par traction sont de plus en plus fréquentes. En fait, tirer sur les cheveux, lors des brossages intempestifs, des crêpages, des brossages vigoureux et du tressage est à bannir. Il arrive un moment où on a épuisé les capacités de repousse du cheveu Les dégarnissements sont plus fréquents chez les femmes qui ont des cheveux fragiles et qui, de surcroît, sont soucieuses d’en modifier la forme : soit en les défrisant ou en les frisant. Les permanentes cassent les cheveux et plus la personne avance en âge, plus la repousse est problématique.

En vieillissant on perd plus de cheveux ?

L’âge fragilise le cheveu et rend la tige plus vulnérable à certaines manipulations comme les tractions, les permanentes. Il est clair que les variations de la réceptivité de la racine aux hormones mâles vont entraîner une chute des cheveux mais cela peut arriver à n’importe quel âge. L’âge lui-même ne provoque pas la perte de cheveux.

Les cheveux se modifient tout au long de la vie et ce phénomène est entièrement conditionné par l’hérédité.

Les shampooings anti-chute sont-ils efficaces ?

Ils n’existent pas, mais certains contiennent des molécules qui vont agir sur les problèmes superficiels comme la séborrhée, la desquamation ou les états pelliculaires. Mais pour avoir une action anti-chute un shampooing devrait agir directement sur la racine du cheveu.

Certaines vitamines ont-elles fait leur preuve sur la chute de cheveux ?

Certaines vitamines renforcent les phanères, cheveux et ongles. Les vitamines du groupe B, certains acides aminés soufrés s’incorporent au niveau de la tige de kératine et améliorent ainsi la structure du cheveu.

Lorsque les médicaments ne donnent rien, quelles sont les solutions ?

J’ai eu comme patiente, une jeune femme de 23 ans, chez qui les traitements au minoxidil, un médicament qui agit au niveau de la circulation du cuir chevelu, ne donnaient rien. Elle a choisi la réimplantation de cheveux sur la zone frontale. Une séance a suffit. Lorsque sa mère de 48 ans a vu le résultat spectaculaire et définitif, elle a souhaité la même intervention ! La femme possède un avantage : même chauve, elle a des cheveux longs et donc suffisamment de densité pour combler les zones dégarnies lors d’une une réimplantation. Le résultat est bien évidemment beaucoup plus spectaculaire chez une femme aux cheveux épais.

Chez les hommes, il faut d’abord savoir ce qu’ils désirent : si c’est d’avoir un peu de cheveux ou beaucoup. En fonction des ethnies, on choisit différents types de chirurgie, différents types d’implants. Lors de la première consultation, le médecin doit expliquer comment stimuler les cheveux avec des traitements locaux comme le minoxidil et le finastéride, qui ont fait la preuve de leur efficacité au niveau de la densité et de la repousse. C’est un traitement long mais le résultat est flagrant au bout de 9 mois. Quant aux hommes qui veulent retrouver des cheveux définitifs on leur propose la réimplantation.

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