Depuis le début des années 1990, de nombreuses études ont été menées pour savoir si un peu plus de vitamine D en hiver, c’est un peu moins d’infections respiratoires. Revue de détail.
265 morts. C’est le nombre de victimes attribuées à l’épidémie de grippe A(H1N1) au 13 novembre pour l’Ukraine. Les médias rapportent une situation qui confine à la catastrophe. Dans son édition du samedi 14 novembre, le New York Times explique que « quand les patients ont commencé à arriver dans les services de soins intensifs deux semaines auparavant, leurs poumons étaient tellement saturés de sang qu’ils pouvaient à peine respirer. On se serait cru dans un hôpital en temps de guerre. »
Et pourtant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré le 13 novembre que l’épidémie n’était pas plus importante en Ukraine qu’ailleurs dans le monde. Dans ce cas pourquoi la situation prend-elle un tour si dramatique ? Selon les experts, c’est l’ensemble du système de soin ukrainien qui est en cause. « Les premières constatations montrent que les cas sont plus graves parce que les patients attendent que la maladie arrive à un stade avancé pour aller à l’hôpital », explique David Mercer, le responsable de l’OMS pour l’Europe.
Un système de santé digne de l’après-guerre
Selon les journalistes du New York Times, le système de santé en Ukraine serait désespérément pauvre. Un médecin expérimenté gagne l’équivalent de 120 euros. Conséquence : de nombreux praticiens abandonnent leur travail en Ukraine pour des postes en Europe de l’Ouest, fussent-ils moins qualifiés. Et la confiance qu’ont les Ukrainiens dans la qualité des soins offerts semble très limitée. « La médecine est sous développée en Ukraine, et les gens n’y croient pas, c’est un cercle vicieux » souligne Oleh Berezuk, médecin à Lviv. Et de rajouter « dans un autre pays quand vous tombez malade vous ne vous dîtes pas « de toute façon personne ne peut m’aider » ».
Pour le professeur Victor Bachinsky (Chernivtsi) le fonctionnement du système de santé est partiellement responsable de la mortalité observée en Ukraine : « Les malades se rendent à la pharmacie pour avoir des médicaments plutôt que d’aller consulter leur médecin. Ils décrivent alors des symptômes ressemblant à une pneumonie et se voient remettre des antibiotiques, qui sont vendus sans ordonnance. C’est un non sens ! Les antibiotiques n’ont aucun effet contre le virus. Pire : ils diminuent leurs défenses immunitaires et les patients voient leur état s’aggraver ».
Un virus mutant
Pour ne rien arranger, l’Ukraine est l’un des pays qui fait face à une mutation du virus de la grippe A(H1N1). Cette mutation récemment retrouvée en Norvège avait déjà été détectée au Brésil, en Chine et en Australie, au Japon, au Mexique et aux Etats-Unis. Elle reste encore mal expliquée par les scientifiques et ses conséquences sont troubles. Cependant les autorités, par la voix de Didier Houssin, directeur général de la santé en France, indiquent qu’elle pourrait « permettre au virus de s’implanter plus bas dans l’appareil pulmonaire et donner une maladie pulmonaire plus sévère. » (lire l’article Mutations du H1N1, quels risques). Ces données sont concordantes avec les formes pulmonaires particulièrement sévères observées en Ukraine.