'Lalimentation entre dans une démarche globale de prévention du cancer'

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 30/05/2010 Mis à jour le 21/11/2017
"L’alimentation entre dans une démarche globale de prévention du cancer"

Le Docteur Paule Latino-Martel est chercheur à l’Unité de recherche en Epidémiologie Nutritionnelle, un organisme qui réalise des études d’observation et d’intervention pour mieux préciser les relations entre l’alimentation et la santé et qui évalue les facteurs de risques ou de protection des maladies chroniques liés à la nutrition. Elle est également responsable du réseau national alimentation, cancer, recherche (Nacre). Pour elle, l’alimentation est une composante d’une démarche globale de prévention du cancer.

Où en sont les recherches sur la nutrition et le cancer aujourd’hui ?

Depuis que l’on a commencé à s’y intéresser, la recherche sur le cancer a beaucoup progressé. Et on s’y intéresse encore ! Car de nombreux points restent à éclaircir. Même si l’on commence à avoir une vision globale de plus en plus précise des mécanismes d’action, nous n’avons pas encore complètement compris le fonctionnement de certains facteurs de risque ou de protection et mesuré leur importance respective. Il y a 10 ans, le premier rapport international sur la nutrition et le cancer était publié. Les 1er et 2 novembre 2007, paraît la nouvelle édition très attendue éditée par l’organisme international World Cancer Research Fund.

En évoquant les risques de cancer, vous préférez parler de prévention globale plutôt que de donner une liste d’aliments à éviter, pourquoi ?

Pour être efficace la prévention du cancer doit commencer par éviter de s’exposer à des facteurs de risques importants comme le tabac, l’alcool, l’exposition aux rayons du soleil et à certains agents viraux. Il faut se méfier de l’utilisation du mot « anti-cancer ». Croire que l’on peut échapper à un cancer grâce à un aliment ou un complément alimentaire ou en évitant un aliment particulier tout en continuant de s’exposer à ces facteurs de risque est un leurre.

Et la nutrition ?

Une fois que l’organisme est maintenu dans un bon état physique par la pratique d’une activité physique régulière, le corps doit recevoir les nutriments dont il a besoin. Pas trop, ni trop peu, surtout équilibrés et en fonction du niveau d’activité ou de sédentarité. Rappelons que l’obésité est un des facteurs de risque de cancer. Et la surcharge pondérale peut y conduire. Une alimentation variée et équilibrée est donc essentielle.

Pensez vous que les enfants pourraient être réceptifs aux conseils nutritionnels donnés par les spécialistes ?

Pour que l’information et l’éducation soient efficaces, il est nécessaire que les individus à qui elles s’adressent soient réceptifs. Je ne pense pas que les enfants soient très sensibles aux recommandations nutritionnelles. L’efficacité de l’éducation nutritionnelle dépend beaucoup de ce que l’enfant consomme chez lui. Ce que préparent ses parents, ce qu’ils savent lui faire apprécier, ça c’est efficace. Il gardera longtemps ces pratiques comme de véritables références. L’apprentissage des enfants passe donc en grande partie par l’éducation des parents et par leur désir de leur faire découvrir et apprécier les différents aliments qui composent une alimentation équilibrée !

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