Cancer de la prostate : un régime pour augmenter la survie

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 14/06/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Moins de laitages, de viande, de pommes de terre, de pain, de sucres. Plus de noix, d'huile d’olive : ce type de changement alimentaire diminuerait le risque de décès après un cancer de la prostate.

Les hommes souffrant d’un cancer de la prostate pourraient augmenter leurs chances de survie grâce à un simple changement de régime. C’est ce qu’a montré une étude de l’université de San Francisco.

Le cancer de la prostate concerne des millions d’hommes dans le monde. En France, il représente le cancer le plus fréquent chez l’homme. Son évolution est lente et le recours fréquent, presque automatique à la chirurgie est aujourd'hui remis en cause.

Lire : Les opérations inutiles de la prostate sont une tragédie

Dans cette nouvelle étude prospective publiée en en ligne dans JAMA Internal Medicine, des chercheurs de l'Ecole de santé publique de Harvard ont suivi 4577 hommes souffrant d’un cancer de la prostate non-métastatique, diagnostiqué entre 1986 et 2010. Les auteurs ont analysé la consommation en graisses saturées, mono-insaturées, poly-insaturées et trans, d’origine animale ou végétale des participants après le diagnostic.

Les acides gras varient selon leur structure chimique. Les graisses non-saturées auraient un effet bénéfique sur la santé cardio-vasculaire, contrairement aux graisses saturées ou trans.

Lire : Les acides gras, c'est quoi ?

Au cours de la période d’étude, plus de 1 000 hommes sont morts, en premier lieu pour des causes cardio-vasculaires (31 %), puis en raison de leur cancer de la prostate (21%) ou d’autres cancers (21%).

Les hommes qui ont remplacé 10 % de leurs calories quotidiennes provenant de glucides (essentiellement sucres, céréales, pommes de terre) par des graisses végétales saines avaient un risque diminué de 29 % de décéder du cancer de la prostate. Ils avaient aussi un risque réduit de 26 % pour les décès toutes causes confondues. De même, une cuillérée à soupe par jour d’huile d’olive en assaisonnement est associée à une réduction de 29 % du risque de cancer mortel de la prostate et de 13 % le risque de décès. Une once (28 g) de noix par jour était associée à un risque réduit de 18 % de décès par cancer de la prostate et de 11 % pour toutes causes. En revanche, les hommes qui après leur diagnostic de cancer ont remplacé les glucides par des graisses saturées (animales) ont vu leur risque de mortalité toutes causes augmenter de 30%. Pour les graisses trans (acides gras partiellement hydrogénés), ce risque est accru de 25%.

L'analyse de LaNutrition.fr. Ces résultats confirment que le régime alimentaire joue un rôle important dans la progression de la maladie. Pour l’une des auteurs, Erin Richman, la consommation d’huiles saines et de noix augmente le taux d’antioxydants sanguin. Elle réduit les taux d’insuline et l’inflammation, ce qui peut ralentir la progression du cancer. Par ailleurs, les noix et d'autres sources de graisses végétales (pourpier, graines de lin, huiles de colza et de cameline) apportent des acides gras oméga-3 qui expérimentalement freinent la croissance des tumeurs. En revanche, les glucides majoritairement consommés dans les pays occidentaux ont un index glycémique élevé, ce qui stimule la voie insuline et les facteurs de croissance associés comme l'IGF-1.Ils devraient être consommés avec modération. De la même manière, les laitages en excès (2 et plus par jour) sont associés à un risque accru de cancer de la prostate. Des études ont aussi trouvé qu'en diminuant les calories, en mangeant moins, on améliore la survie. Enfin, après un diagnostic de cancer, il est important de veiller au statut en vitamine D.

Pour aller plus loin, lire : Touche pas à ma prostate(Dr Mark Scholz et Ralph H. Blum) et Le régime cétogène contre le cancer (lire un extrait ICI  >>)

Sources

Richman EL, Kenfield SA, Chavarro JE, Stampfer MJ, Giovannucci EL, Willett WC, Chan JM. Fat Intake After Diagnosis and Risk of Lethal Prostate Cancer and All-Cause Mortality.JAMA Intern Med. 2013 Jun 10:1-8. doi: 10.1001/jamainternmed.2013.6536

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