Prévenir le cancer de la prostate par l'alimentation

Par Didier Souccar - Pharmacien Publié le 21/05/2014 Mis à jour le 13/03/2023
Actualité

Une alimentation riche en caroténoïdes et sélénium, pauvre en glucides raffinés réduirait le risque de cancer de la prostate.

Le cancer de la prostate

Dans le monde, le cancer de la prostate est le cancer masculin le plus fréquemment diagnostiqué et la cinquième cause de décès par cancer chez les hommes. Heureusement, la plupart des cancers de la prostate ont tendance à se développer lentement et sont de bas grade avec un risque relativement faible et une agressivité limitée. 

Il n'y a pas de symptômes initiaux ou précoces dans la plupart des cas, mais les symptômes tardifs peuvent inclure une fatigue due à l'anémie, des douleurs osseuses, une paralysie due à des métastases vertébrales et une insuffisance rénale due à une obstruction urétérale bilatérale.

Le diagnostic repose principalement sur le test de l'antigène spécifique de la prostate (PSA) et les biopsies de tissu prostatique. Cependant le test PSA pour le dépistage reste controversé. 

Lorsque le cancer est limité à la prostate, il est considéré comme localisé et potentiellement curable. Une surveillance régulière suffit parfois si le cancer évolue lentement. Si la maladie s'est propagée aux os ou ailleurs en dehors de la prostate, un traitement hormonal, une chimiothérapie, une immunothérapie, une radiothérapie focalisée et d'autres thérapies ciblées peuvent être utilisés. Les résultats dépendent de l'âge, des problèmes de santé associés, de l'histologie de la tumeur et de l'étendue du cancer. 

Les principaux facteurs de risque connus sont l'âge, l'obésité et les antécédents familiaux. L'incidence globale augmente avec l'âge, mais heureusement, l'agressivité du cancer diminue aussi avec l'âge. Les personnes de grande taille, celles avec une obésité abdominale, des taux de testostérone très bas ou très élevés, celles souffrant d'hypertension, celles ayant été exposées à certains produits chimiques ont un risque plus élevé de développer un cancer de la prostate.

La modification des modes de vie, et en particulier l'alimentation, pourrait jouer un rôle dans la fréquence de ce cancer. "D'où l'intérêt d'adopter très tôt un régime sain", explique le Dr Goncalves, alias Dr Food, auteur de Mieux vaut prévenir.

Comment limiter son risque de cancer de la prostate grâce à l'alimentation ?

Un régime riche en certains micronutriments pourrait aider à prévenir le cancer de la prostate (PC) ainsi qu'à accélérer le rétablissement chez les hommes qui subissent une radiothérapie en traitement de la maladie. Les résultats, issus d'un étude publiée dans la revue Cancers soulignent l'intérêt d'un régime de type méditerranéen.

Les chercheurs ont comparé les concentrations plasmatiques en micronutriments de patients atteints d'un cancer de la prostate avec un groupe témoin en bonne santé. Ils ont trouvé, de faibles niveaux de lutéine, de lycopène, d'alpha-carotène et de sélénium et des niveaux élevés de fer, de soufre et de calcium chez les patients, par rapport aux témoins. "La lutéine, le lycopène et l'alpha-carotène sont des caroténoïdes, qui ont des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires", explique le Dr Pascal Goncalves. Plusieurs études ont déjà suggéré que le lycopène pourrait participer à la prévention du cancer de la prostate.

Lire : Cancer de la prostate : un régime pour augmenter la survie

Les hommes dont les concentrations plasmatiques étaiet inférieures à 0,25 microgrammes (ug) par millilitre (mL) pour le lycopène et/ou inférieures à 120 ug/L pour le sélénium avaient un risque accru de cancer de la prostate et étaient plus susceptibles d'être plus sensibles aux effets nocifs des rayonnements. La radiothérapie peut entraîner des dommages oxydatifs à l'ADN, d'où l'importance de se procurer des nutriments antioxydants comme les caroténoïdes et le sélénium, un oligo-élément.

"Parmi les aliments riches en lycopène figurent les tomates, les melons, les papayes, les raisins, les pêches, les pastèques et les canneberges. Les aliments riches en sélénium comprennent la viande blanche, le poisson, les crustacés, les œufs et les noix", dit le Dr Goncalves.

Le co-auteur de l'étude, le Dr Permal Deo, estime qu'il est préférable de manger des aliments naturellement riches en lycopène et en sélénium est préférable à la prise de suppléments, où les avantages sont limités, selon des études antérieures.

Glucides à IG bas et céréales non raffinées

D'autres études récentes sur le lien entre l'alimentation et le cancer de la prostate confirment l'intérêt du régime méditerranéen : les fibres et glucides non raffinés devraient être privilégiés.

Une méta-analyse récente a en effet trouvé qu'un régime alimentaire en glucides était associé à une augmentation statistiquement significative (64 %) du risque de cancer de la prostate. Ce risque pourrait s'expliquer par le fait que les glucides raffinés ont une charge glycémique élevée, facteur de risque de surpoids et de résistance à l'insuline.  Cependant, cette conclusion doit être interprétée avec prudence, car elle n'a été obtenue qu'à partir de quatre études. 

Lire : Deux fois moins de cancers de la prostate avec un régime "low carb"

Par ailleurs, les consommations de carotte, d'ail, d'oignon et de café semblent associées à un risque réduit de cancer de la prostate.

Pour le Dr Goncalves, "la recommandation pourrait être d'adopter un régime méditerranéen en faisant le cas échéant appel à un diététicien".

Lire : Le régime méditerranéen

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