Les suppléments de sélénium pourraient prévenir le cancer du col de l'utérus

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 19/10/2015 Mis à jour le 10/03/2017
Une alternative crédible aux vaccins : une complémentation en sélénium sur 6 mois inverse la progression des lésions précancéreuses du col de l'utérus.

Le cancer du col de l'utérus est précédé d'un état « précancéreux » : la néoplasie intra-épithéliale cervicale. Des laboratoires, de pair avec les autorités sanitaires, encouragent aujourd'hui les jeunes filles à se faire vacciner contre ce risque, une situation dénoncée par des médecins. D'autant qu'il pourrait y avoir une alternative à ces vaccins : d'après des chercheurs iraniens qui publient leurs résultats dans British Journal of Nutrition, une complémentation en sélénium prévient l'évolution des précancers en carcinomes.

Le sélénium est un élément essentiel présent  sous forme de traces qui intervient dans différentes voies métaboliques importantes dont la protection antioxydante via l'activation d'enzymes spécialisées, les glutathion peroxydases. Les noix du Brésil sont particulièrement riches en sélénium, ainsi que certains produits de la mer (huîtres, thon...). Les apports conseillés en sélénium sont de l'ordre de 1 microgramme par kilo de poids.

Consulter la liste des aliments riches en sélénium 

Dans cet article, les chercheurs décrivent les effets d'une complémentation en sélénium à long terme sur le tissu cervical et le profil métabolique de patientes atteintes d'une néoplasie intra-épithéliale cervicale (CIN). Cet essai clinique randomisé, en double aveugle, contre placebo, a inclus 58 femmes avec un diagnostic de CIN. Pendant six mois, 28 d'entre elles ont reçu un placebo et les 28 autres 200 µg de compléments de sélénium par jour.

La néoplasie cervicale intra-épithéliale correspond à des changements touchant les cellules squameuses du col. Il ne s'agit pas d'un cancer, mais d'une situation précancéreuse qui, non-traitée, peut progresser en carcinome dans environ 30 à 50 % des cas. La néoplasie intracervicale, de même que l'infection par le virus HPV (papillomavirus humain) qui est un facteur de risque de la maladie, n'ont pas de symptômes. Seul de frottis cervical régulier peut détecter des changements cellulaires précoces.

Lire l'interview de Joseph Monsonégo : "Le cancer du col de l'utérus est aujourd'hui largement évitable" 

Après six mois de complémentation, 88 % des femmes avaient une régression de la néoplasie, contre 56 % dans le groupe placebo.

Des effets métaboliques positifs ont été observés : la complémentation résultait en une diminution de 0,37 mmol/L de glucose à jeun (contre +0,07 dans le groupe placebo), et une diminution de 28,8 pmol/L d'insuline contre +13,2 dans le groupe placebo.

La capacité antioxydante du sang augmentait aussi chez les personnes complémentées en sélénium : +186,1 mmol/L contre + 42,8 dans le groupe placebo. Il y avait également une diminution significative du malondialdéhyde, un marqueur du stress oxydatif.

Par conséquent, la complémentation en sélénium chez des patientes atteintes de néoplasie cervicale permet la régression de la néoplasie et améliore leur profil métabolique.

2 livres pour aller plus loin : Le guide des compléments antioxydants et Le guide pratique des compléments alimentaires (Lire un extrait ICI  >>)

Source

Maryam Karamali, Sepideh Nourgostar, Ashraf Zamani, Zahra Vahedpoor and Zatollah Asemi. The favourable effects of long-term selenium supplementation on regression of cervical tissues and metabolic profiles of patients with cervical intraepithelial neoplasia: a randomised, double-blind, placebo-controlled trial. British Journal of Nutrition. 2015 Oct 6:1-7. doi:10.1017/S0007114515003852.

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