Vitamine D contre cancer : ce qu'il faut savoir

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 07/09/2011 Mis à jour le 14/11/2018
L'essentiel

La vitamine D pourrait jouer un rôle dans la prévention des cancers, mais les preuves formelles manquent. Cependant, la vitamine D diminue la mortalité par cancer.

Pourquoi c'est important

Ce sont les Dr Frank et Cedric Garland qui les premiers ont formulé l’hypothèse qu'un taux bas de vitamine D expose au risque de cancer, après avoir observé que l’incidence du cancer du côlon est 3 fois plus élevé dans l’Etat de New York (nord des Etats-Unis) que dans celui du Nouveau-Mexique (sud). Leur étude Do sunlight and vitamin D reduce the likelihood of colon cancer? a été publiée en 1980. C'est important car une grande partie des populations qui vivent dans l'hémisphère nord ou dans l'hémisphère sud manquent de vitamine D en hiver. Si le statut en vitamine D module le risque de cancer, il y a là un facteur simple à modifier sur lequel on pourrait intervenir.

Ce que les chercheurs ont trouvé

Depuis 1980, les bénéfices potentiels d’un taux optimal de vitamine D dans la protection contre le risque de cancer ont été confirmés dans des études épidémiologiques (études d'observation). « Le lien entre la survenue d’un cancer et le taux de vitamine D a été étudié principalement pour les cancers du sein, du côlon, de la prostate, résume le Dr Brigitte Houssin, auteur du guide Vitamine D mode d’emploi (Lire un extrait ICI  >>). Pour les personnes avec les taux les plus bas de vitamine D, le risque de ces cancers est multiplié par 1,6 pour celui de la prostate et jusqu’à presque 2 fois pour le cancer du côlon. »

Ces études d'observation décrivent une association, sans pouvoir conclure à une relation de cause à effet. Pour cela, il faut généralement des confirmations par des essais cliniques (études d'intervention) dans lesquels les participants prenennent soit un supplément de vitamine D, soit un placebo. Que disent ces essais cliniques ?

  • Les études d'intervention menées à ce jour n'ont pas confirmé que la vitamine D prévient le cancer, mais une analyse de 2016 associant étude prospective et d'intervention trouve que les femmes ayant au moins 40 ng/mL de vitamine D dans le sang ont un risque de cancer réduit de 67% par rapport à celles qui ont moins de 20 ng/mL. 
  • Les études d'intervention font apparaître un bénéfice sur la mortalité par cancer (voir ci-dessous).

Il faut donc attendre les résultats d'essais en cours avant de pouvoir tirer des conclusions fermes sur le lien entre vitamine D et cancer.

Voici 7 points importants à retenir concernant vitamine D et cancer 

  1. De nombreuses études épidémiologiques ont montré que les risques de cancers du côlon, du rectum, du sein, de la prostate sont réduits lorsqu’on a suffisamment de vitamine D.
  2. Mais prises collectivement les études d'intervention conduites à ce jour n'ont pas confirmé que les suppléments de vitamine D diminuent le risque de développer un cancer.
  3. Une étude de 2017 sur 2303 femmes de plus de 65 ans, qui a duré 4 ans, trouve cependant un risque de cancer réduit de 30%, à la limite de la significativité, chez les femmes qui ont reçu un supplément quotidien de 2000 UI de vitamine D3 et 1500 mg de calcium.
  4. Les études d'intervention, prises collectivement, concluent que la vitamine D conduit à une diminution de 12% de la mortalité par cancer. Une étude d'intervention publiée fin 2018 ayant évalué l'impact d'une supplémentation de 2000 UI de vitamine D pendant 6 ans chez environ 25 000 Américains de plus de 50 ans, est arrivée à la conclusion qu'à cette dose la vitamine D était associée à une réduction de la mortalité par cancer d'environ 17% même si elle ne permettait pas de réduire l'incidence des cancers eux-mêmes.
  5. Les réserves de vitamine D faites en été sont généralement épuisées à la fin de l’été (entre le 15 septembre et le 15 octobre) et la majorité des adultes manquent de vitamine D en hiver.
  6. Adultes et enfants peuvent faire doser leur taux de vitamine D avant l’hiver et le faire corriger le cas échéant par le médecin.
  7. Le moyen le plus efficace d’améliorer son statut en vitamine D, c’est de s’exposer au soleil aux beaux jours, et de prendre le cas échéant à la saison froide des suppléments de vitamine D3 après consultation du médecin.

Sources

Lappe J, Watson P, Travers-Gustafson D, Recker R, Garland C, Gorham E, Baggerly K, McDonnell SL. Effect of Vitamin D and Calcium Supplementation on Cancer Incidence in Older Women: A Randomized Clinical Trial. JAMA. 2017 Mar 28;317(12):1234-1243.

Autier P, Mullie P, Macacu A, Dragomir M, Boniol M, Coppens K, Pizot C, Boniol M. Effect of vitamin D supplementation on non-skeletal disorders: a systematic review of meta-analyses and randomised trials. Lancet Diabetes Endocrinol. 2017 Dec;5(12):986-1004.

JoAnn E. Manson, M.D., Dr.P.H., Nancy R. Cook, Sc.D., I-Min Lee, M.B., B.S., Sc.D., William Christen, Sc.D., Shari S. Bassuk, Sc.D., Samia Mora, M.D., M.H.S., Heike Gibson, Ph.D., David Gordon, M.A.T., Trisha Copeland, M.S., R.D., Denise D’Agostino, B.S., Georgina Friedenberg, M.P.H., Claire Ridge, M.P.H., et al., for the VITAL Research Group : Vitamin D Supplements and Prevention of Cancer and Cardiovascular Disease. N Engl J Med, November 10, 2018. DOI: 10.1056/NEJMoa1809944.

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