Des perturbations du microbiote peuvent favoriser le développement de cancers. C’est pourquoi des chercheurs veulent aider les patients dans leurs traitements en agissant sur leur flore intestinale.
La leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) est caractérisée par la multiplication anarchique de lymphocytes immatures qui prennent ainsi la place des globules blancs opérationnels dans le sang. L’affaiblissement du système immunitaire qui en découle rend le patient plus vulnérable aux infections. Elle touche surtout les enfants.
En général, une chimiothérapie d’un mois permet de traiter avec succès 95 % des malades. Cependant, dans 15 à 20 % des cas, les traces de leucémie ne sont pas totalement effacées, ce qui peut entraîner une récidive.
De précédentes études avaient suggéré que le jeûne accélérait les effets de la chimiothérapie. Pour essayer de comprendre au mieux l’apport du jeûne dans le traitement, le Dr Chengcheng Zhang et ses collèges de l’Université du Texas (Centre médical Southwestern) ont soumis des souris souffrant de leucémie aiguë lyphoblastique soit à une alimentation normale, soit à une jeûne intermittent.
Résultat : la restriction alimentaire semblait tuer les cellules cancérigènes et arrêter leur développement. Sept semaines plus tard, le groupe de souris qui avaient suivi un jeûne intermittent ne présentait plus de cellules cancéreuses ce qui n’était pas le cas des animaux qui avaient une alimentation normale. « Il est frappant de constater qu’un régime consistant en six cycles d’un jour de jeûne suivi d'un jour d'alimentation normale a complètement inhibé le développement du cancer », explique le Dr Zhang.
L’effet du jeûne sur cette leucémie serait lié à la leptine, l’hormone de la satiété. En cas de LAL, l’activité des récepteurs de la leptine est moins importante. Le jeûne intermittent permettrait de l’accroître à nouveau.
Les chercheurs ont aussi testé les effets du jeûne sur des souris atteintes de leucémie aiguë myéloïde, la forme la plus commune chez les adultes, mais cela n’a donné, en revanche, aucun résultat convainquant.
Source
Zhigang Lu & al. : Fasting selectively blocks development of acute lymphoblastic leukemia via leptin-receptor upregulation. Nature Medicine (2016) doi:10.1038/nm.4252