Dans Affamer le cancer, Jane McLelland préconise une approche multidimensionnelle du cancer, qui doit être attaqué non seulement avec les traitements classiques, mais aussi des médicaments courants, "repositionnés". Explications.
La metformine, un médicament du diabète, agirait contre le cancer en bloquant un facteur de croissance.
Le médicament metformine, utilisé depuis plus de 50 ans pour traiter le diabète de type 2, peut également prévenir ou ralentir la croissance de certains cancers ; c’est ce qu’ont montré de très nombreuses expériences. C’est la raison pour laquelle il est intégré au protocole de « traitement métabolique » proposé par le Dr Laurent Schwartz et le Pr Luc Montagnier dans « Cancer : un traitement simple et non toxique ».
Lire : Cancer : les promesses du traitement métabolique
Mais le mécanisme par lequel ce médicament agit est inconnu. Une équipe de l’Hôpital général du Massachusetts a identifié une voie qui explique à la fois pourquoi la métformine bloque la croissance de cellules cancéreuses humaines et prolonger la durée de vie du nématode C.elegans.
Les chercheurs ont constaté que la metformine réduit la circulation de molécules vers ou depuis le noyau de la cellule. La diminution de ce trafic nucléaire se traduit par la capacité de la drogue à bloquer la croissance du cancer et à prolonger la durée de vie.
Plusieurs études ont suggéré que les personnes prenant la metformine ont un risque réduit de développer certains cancers et de mourir des cancers qui se développent. Les essais cliniques actuels mettent à l'épreuve l'impact de la metformine sur les cancers du sein, de la prostate et du pancréas.
Les expériences des chercheurs américains montrent que la metformine bloque l'activité des centres d’énergie de la cellule, les mitochondries, ce qui réduit l'énergie cellulaire et restreint le trafic de molécules dans le noyau. Un facteur important de la croissance cellulaire, appelé mTORC1, est alors bloqué, ce qui à la fois ralentit la croissance et prolonge la durée de vie de C. elegans.
Lire aussi sur mTorc1 : Y a-t-il un régime de longue vie ?
Ce facteur de croissance mTORC1 est impliqué dans le développement de nombreux cancers. Il peut être activé par la consommation de protéines animales, laitières en particulier.