La pomme de terre favorise le diabète

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 11/09/2008 Mis à jour le 10/03/2017
Henry Joseph, docteur en Pharmacie et président de l’Association pour la promotion et développement des plantes médicinales et aromatiques de Guadeloupe, détaille les conséquences néfastes de l’introduction de la pomme de terre et de ses produits transformés à la Guadeloupe et en Martinique.
La pomme de terre est accusée de favoriser le diabète de type 2 et le surpoids. Constatez-vous ces effets ?

Dr_Joseph_actulongLa pomme de terre occupe une place importante dans l’alimentation des Guadeloupéens et des Martiniquais. 80 % de notre alimentation est importée de métropole et donc constituée de produits à index glycémique élevé comme la pomme de terre. Avec un IG de 75 pour les frites, de près de 90 pour la purée et d’environ 80 pour les patates bouillies, la pomme de terre peut contribuer à favoriser le diabète de type 2. Ainsi, 6 % de la population adulte est ainsi atteinte de diabète en Guadeloupe, phénomène qui préoccupe beaucoup l’Institut national de Veille Sanitaire. À une alimentation raffinée s’ajoute aussi une sédentarité de plus en plus importante et une consommation quasi inexistante de fruits et légumes locaux pourtant riches en vitamines et présentant des index glycémiques souvent bas, comme la patate douce. 16 % des enfants guadeloupéens et 20 % des petits martiniquais souffrent aujourd’hui d’obésité.

Quel est l’intérêt nutritionnel de la patate douce par rapport à la pomme de terre ?

Originaire d’Amérique du Sud, la patate douce n’appartient pas à la même famille que la pomme de terre. Présentant les mêmes qualités culinaires que cette dernière, elle diffère par ses propriétés nutritionnelles. Premièrement, la patate douce possède un IG de 50 qui la classe parmi les aliments à bas IG. Ensuite, certaines variétés de patate douce présentent des vertus antioxydantes, hypoglycémiantes, antimutagéniques, chimiopréventives contre certains cancers. Ainsi les variétés jaunes seraient plus riches en vitamines A et C et protègeraient contre les cancers de l’estomac.

Comment expliquez-vous que la patate douce, vu ses qualités, n'est pas plus consommée que la pomme de terre ?

La logique voudrait que nous mangions nos cultures locales. Cependant, le circuit de distribution est très mal organisé et la production hétérogène (forme et poids variables, pas de variété régulière sur toute l’année). De plus, la valeur nutritionnelle de la patate douce est méconnue et l’image des produits locaux est dévalorisée au profit de celle des aliments importés. Enfin, il n’existe aucun produit transformé à partir de la patate douce.

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