Les chiffres du diabète

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 28/05/2008 Mis à jour le 17/02/2017
Combien y'a-t-il de diabétiques en France et dans le monde ?

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu’il y a plus de 180 millions de diabétiques dans le monde et qu’il y en aura plus du double en 2030.

D’après les estimations, 1,1 million de personnes sont mortes du diabète en 2005. Près de 80 % des décès dus au diabète se produisent dans les pays à revenu faible ou moyen. Près de la moitié des décès attribuables au diabète surviennent chez des personnes de moins de 70 ans et 55 % des personnes qui en meurent sont des femmes. L’OMS prévoit que les décès dus au diabète vont augmenter de plus de 50 % au cours des dix prochaines années si l’on ne prend pas des mesures urgentes.

Prévalence du diabète dans le monde

Aux Etats-Unis, en 1958, un peu moins d’1% de la population américaine était touchée par le diabète de type 2 soit environ 1,5 millions de personnes. Ils étaient 7,8 millions en 1993 et 10,5 millions en 1998. Ils seraient aujourd’hui 17 millions à être diabétiques et 41 millions à être prédiabétiques.

Le coût du diabète

Selon l’Académie nationale de médecine, les dépenses consacrées aux personnes diabétiques représentent 5% du budget de l’assurance maladie. De manière générale, une personne diabétique représente un coût 2 fois plus important qu’une personne non-diabétique.

Le coût moyen des soins pour une personne diabétique est estimé, selon une étude européenne publiée en 2002, à 2834 euros par an. (1) Les hospitalisations représentent 55% de ces frais. Sur les 7.000 patients étudiés dans cette étude menée dans 8 pays européens, 13% des patients ont été hospitalisés pendant en moyenne 23 jours au cours de l’année.

Le coût des médicaments représente seulement 7% des dépenses consacrées aux diabétiques de type 2.

Le diabète de type 2 ou diabète non insulino-dépendant (DNID) (223b). Pr Serge Halimi. Avril 2003. Corpus médical – faculté de médecine de Grenoble.


La France n’est pas en reste

En France, le diabète touche plus de 3% de la population française et 11% des plus de 65 ans. Son augmentation est estimée à plus de 3% par an. La mortalité directe ou liée à des causes associées s’élèverait à 5% de la mortalité globale. Selon une étude publiée dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (1), il y avait 2 millions de diabétiques de type 2 recensés en France en 2002. Et ce n’est pas tout puisque selon l’étude DESIR, 10 à 15% de la population est prédiabétique… soit 6 à 9 millions de diabétiques en puissance.

En tenant compte des tendances démographiques et de l’augmentation de l’obésité (un des grands facteurs de risque de diabète), on estime qu’il y aura en 2016 près d’un million de diabétiques de plus qu’en 1999.

Ce sont les personnes de plus faible niveau d’éducation et les plus défavorisées sur le plan socioprofessionnel qui sont les plus touchées. En effet, selon l’étude Entred (2), 60% des diabétiques de 45-79 ans ont un niveau d’étude inférieur ou égale au BEPC contre seulement 39% dans la population générale pour la même classe d’âge. 12% d’entre eux n’ont jamais eu d’activité professionnelle contre 3% dans la population générale. 8% bénéficient de la Couverture Médicale Universelle (CMU) contre seulement 5% dans la population générale.

Le problème : les personnes défavorisées ont plus de complications que les autres et vont moins souvent voir un spécialiste du diabète que celles appartenant aux classes sociales supérieures.

Une maladie sournoise

Le diabète peut passer inaperçu durant de longues années et n’être détecté qu’à l’occasion d’un bilan de routine.

Quand les cellules deviennent de moins en moins sensibles à l’action de l’insuline, on parle de « résistance à l’insuline » ou d’« intolérance au glucose ». Ce phénomène peut durer plusieurs années sans que le taux de sucre sanguin ne s’élève. La glycémie reste normale ou légèrement élevée (1,1 à 1,25 g/l) mais la résistance à l’insuline se manifeste par la prise de poids. Pendant cette période initiale de la maladie appelée prédiabète, le pancréas sécrète de plus en plus d’insuline pour contrer l’insensibilité (puisqu’il en faut de plus en plus pour obtenir le même effet) et réguler la glycémie. Le mécanisme est enclenché mais il est encore temps à ce stade, d’agir pour limiter la progression de la maladie et surtout les complications qui lui sont liées car le risque cardiovasculaire s’installe très rapidement. En revanche si rien n’est fait, plus le temps passe, plus le pancréas doit synthétiser des quantités importantes d’insuline pour tenter de réguler le sucre sanguin. En vain, puisque les cellules sont devenues résistantes. Du coup, le sucre s’accumule dans le sang : c’est l’hyperglycémie. Au début de la maladie, ce phénomène ne se produit qu’après le repas mais rapidement, l’hyperglycémie est présente le matin à jeun (> 1,26g/L) ou pendant la journée (2g/L à n’importe quel moment), ce qui montre que la maladie a encore évolué. Le foie, qui est également déréglé par l’action de l’insuline produite en quantité sécrète du glucose en excès (même en l’absence d’apport alimentaire) favorisant encore plus l’hyperglycémie. Au fil des années, le pancréas s’épuise progressivement jusqu’à être totalement détruit et incapable de sécréter de l’insuline. La maladie est alors comparable au diabète de type 1 et peut nécessiter des injections d’insuline.

(1) « Données épidémiologiques du diabète de type 2 ». BEH n°20-21/2002.

(2) « Relations entre caractéristiques socio-économiques et état de santé, recours aux soins et qualité des soins des personnes diabétiques, Entred ». BEH n°45/2006.

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