Réduire le risque de diabète en dormant

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 05/09/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Le corps fabrique plus de tissu adipeux brun s’il dort au frais, ce qui améliore la sensibilité à l'insuline.

Dépenser plus d'énergie sans rien faire, en dormant, et du même coup améliorer sa sensibilité à l'insuline, c'est possible... en baissant le thermostat de sa chambre ! Dans une petite étude parue dans Diabetes, des chercheurs ont montré qu’en dormant dans une pièce fraîche il était possible de produire plus de tissu adipeux brun et de consommer plus de calories.

Il existe deux types de tissus adipeux dans l’organisme : le tissu adipeux blanc et le tissu adipeux brun, surtout présent chez les nouveaux-nés et les animaux qui hibernent. Le tissu adipeux brun utilise les glucides du sang pour fabriquer de l’énergie et maintenir la température corporelle. Peu présent chez l'adulte, on en trouve dans leur cou et dans leur dos.

Dans cet article, les chercheurs ont voulu savoir si le tissu adipeux brun, dont l’abondance dépend de la température extérieure, avait un effet sur la sensibilité à l’insuline. 5 jeunes hommes en bonne santé ont participé à une expérience qui a duré 4 mois. Le jour, ils vaquaient à leurs occupations habituelles et leurs repas étaient fournis pour contrôler leurs apports énergétiques. Le soir, ils venaient dormir dans des chambres où la température était soigneusement réglée.

Le premier mois, ils ont dormi à 24°C, une température considérée comme neutre, qui n’entraîne pas de réponse de l’organisme. Le mois suivant, les chambres étaient à 19°C, une température qui devait stimuler l’activité du tissu adipeux brun, mais pas le frisson qui nécessite des températures plus basses. Le mois suivant, les chambres étaient à nouveau à 24°C pour annuler les effets de la chambre fraîche, et le dernier mois à 27°C. Les chercheurs ont mesuré les niveaux de sucre sanguin et d’insuline, les dépenses caloriques et la quantité de tissu adipeux brun.

Résultats : Chaque mois, pour s’acclimater à la température, le tissu adipeux brun évoluait de manière réversible, et ce indépendamment des variations saisonnières. En dormant à 19°C, les hommes augmentaient leur quantité de tissu adipeux brun ; en même temps, leur sensibilité à l’insuline s’améliorait. Les hommes ont aussi dépensé un peu plus de calories le jour quand ils dormaient au frais, sans toutefois que cela ait un effet sur leur poids. Les améliorations métaboliques étaient annulées en dormant à 27 °C, température à laquelle le tissu adipeux brun était réduit.

Les changements observés chez les participants étaient modestes, mais d’après Francesco Celi, un des auteurs de l’étude et professeur à la Virginia Commonwealth University, « en dormant simplement dans une pièce plus froide, ils ont gagné des avantages métaboliques », qui pouvaient réduire leur risque de diabète.

Conclusion : on peut agir sur le métabolisme simplement en réglant le thermostat de sa chambre. D'ailleurs, le chercheur le met en application dans sa chambre, légèrement fraîche, mais aussi dans son bureau, ce qui, dit-il, présente un autre avantage : des réunions plus brèves !

Lire : Pour perdre du poids, baissez le thermostat

Lee P, Smith S, Linderman J, Courville AB, Brychta RJ, Dieckmann W, Werner CD, Chen KY, Celi FS. Temperature-acclimated brown adipose tissue modulates insulin sensitivity in humans. Diabetes. 2014 Jun 22. pii: DB_140513.

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