Alzheimer: Nicole, 77 ans, revit grâce au régime cétogène

Par Priscille Tremblais - Journaliste scientifique Publié le 06/10/2015 Mis à jour le 18/12/2017
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Isabelle Joukovsky témoigne des effets spectaculaires d’un régime cétogène sur l’état de santé de sa belle-mère, Alzheimer depuis plus d’un an et qui a commencé ce traitement nutritionnel il y a quelques mois. Un espoir pour les malades et les aidants.

Le témoignage d'Isabelle

"Nicole, 77 ans, a été diagnostiquée Alzheimer en mai 2014. Ancienne infirmière, elle vit seule et présente des symptômes dépressifs depuis longtemps. Elle a soigneusement caché son alcoolisme à ses proches. En revanche, elle commence à donner quelques signes inquiétants : elle se perd dans l’école où elle est allée voter, ne sait plus parfois se rendre dans des lieux qu’elle fréquente pourtant régulièrement, et un jour elle tombe dans la rue et est conduite à l’hôpital. Le soir, elle informe sa famille de sa chute, et sa famille l’oblige à rester chez elle le temps de se remettre.

C’est là que ses proches découvrent les bouteilles de vin vides qu’elle ne pouvait plus jeter et prennent conscience de son alcoolisme. Petit à petit, ils diminuent sa dose d’alcool quotidienne et lui font consulter son médecin, qui est aussi nutrithérapeute. Il lui fait passer un test MMS qui est à 23/30 et l’envoie à l’hôpital pour des examens plus poussés. Les tests montrent qu’un déclin cognitif est enclenché. La famille se rend compte aussi que cela fait quelques mois qu’elle mange au restaurant deux fois par jour, des mets gras et glucidiques (pommes de terre, riz, pain, pâtes) alors que ce n’est pas un « bec sucré » à la base. Elle est aussi passée du simple vin à un alcool plus sucré de type Cointreau. Cet attrait pour les glucides et le sucre se retrouve chez beaucoup de personnes atteintes de maladie d’Alzheimer. Rapidement, après ce mois de mai, l’état de Nicole se dégrade (même si le sevrage alcoolique est bien entamé puisqu’elle n’est qu’à un demi-verre de vin par jour). Elle devient de plus en plus apathique, tombe souvent, panique facilement. Elle en vient à n’avoir plus conscience de ses sphincters et fait pipi sur elle et défèque sur le divan du salon, ce qui signe un Alzheimer plus profond que celui que les tests ont détecté.

A la fin de l’année 2014, son test MMS est à 17/30. Sa famille refuse de la placer et de lui donner des médicaments anti-Alzheimer car les informations qu’ils ont reçues à l’hôpital sur eux les laissent penser qu’ils sont plus dangereux qu’utiles. Ils décident de lui donner des compléments alimentaires, en accord avec leur médecin-nutrithérapeute et commencent à réduire la quantité de sucres (glucides) dans son alimentation. Ils observent un mieux mais comme ses repas de midi sont livrés par un traiteur, l’alimentation reste difficile à équilibrer. Nicole bénéficie aussi de gardes chez elle, de 10h à 18h tous les jours.

Au début de l’année 2015, son fils et sa compagne passent au régime cétogène, pauvre en glucides, riche en graisses.

Lire : Alzheimer : les bénéfices du régime cétogène

Constatant des effets positifs sur leur santé à eux, ils décident de tester l’huile de coco et ce régime pour leur mère, après avoir lu notamment Maladie d’Alzheimer et s’il y avait un traitement ? du Dr Serrand (lire un extrait ICI >>). Début juin, ils commencent à donner de l’huile de coco (1 cuillère à café par jour en augmentant progressivement la dose) à Nicole. 2 semaines après, lors du rendez-vous mensuel chez le médecin, le test MMS indique un score de 23, une amélioration spectaculaire. Les proches constatent surtout que Nicole semble revivre. Elle est plus consciente des gens qui sont autour d’elle, ne fait plus ses besoins sur elle, etc.

Lire : "On devrait tous cuisiner avec de l'huile de coco"

Fin juillet, elle passe en cétose complète, à raison de 4 cuillères à soupe d’huile de coco et 3 cuillères à soupe de beurre au lait cru bio (l’huile de coco étant incorporée dans le café ou un bouillon de légumes) et d’un régime cétogène adapté (en accord avec son médecin). Son comportement se modifie encore : elle est plus présente, son caractère d’avant commence à revenir. Il y a cependant quelques couacs car certains de ses gardes de jour ne comprennent pas la démarche de la famille et plaignent Nicole de ne pas avoir droit au sucre, donc lui en donnent en douce. Mais le phénomène est rapidement identifié puisque Nicole repart à « gagater » dès qu’elle mange du sucre. Elle ne dispose d’aucune marge de manœuvre par rapport à ce traitement nutritionnel.

À lire : Sucre : les symptômes du sevrage

Après ré-explications auprès des gardes et ajustements, le régime de Nicole est maintenant au point. Son dernier test MMS (mi-septembre 2015) en date a donné un résultat incroyable, et elle recommence même à lire. Le but de sa famille : qu’elle puisse rester chez elle, dans cette organisation, le plus longtemps possible. Précisons que les personnes qui la gardent le jour la stimulent intellectuellement par des jeux et tests divers. Ils sortent aussi avec elle tous les jours.

Pour tout savoir sur le protocole ReCODE, lire :  La fin d'Alzheimer - Le programme

 

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