Epices et aromates chaque jour éloigneraient le cardiologue pour toujours

Par Sarah Amiri - Diététicienne et journaliste scientifique Publié le 26/11/2014 Mis à jour le 26/05/2020
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Riches en antioxydants, les épices et les herbes aromatiques semblent diminuer le niveau d'insuline et améliorer les concentrations de lipides dans le sang tout en réduisant l'inflammation.

Pourquoi c’est important

Elles donnent du goût aux plats, mais ont bien d’autres avantages : les herbes et les épices pourraient favoriser la santé cardiovasculaire, d’après différentes études.

Après un repas riche en graisses, les niveaux de triglycérides s’élèvent dans le sang. De même après un repas riche en glucides, la glycémie s’emballe. L'inflammation qui se produit après l'ingestion d'un repas riche en graisses saturées et en glucides est un facteur de risque de maladie cardiovasculaire. Les épices pourraient aider à réduire cette inflammation en évitant que les taux de triglycérides et de sucre dans le sang s'emballent.

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Les études

Dans un article paru dans la revue Nutrition Today (1), deux scientifiques de l’université Park (Pennsylvanie) ont recherché des travaux portant sur les effets des épices et aromates sur le risque cardiovasculaire ; elles ont aussi réalisé une petite expérience.

Tout d’abord, les chercheuses ont passé en revue des études sur la cannelle. Dans une de ces études (2), la cannelle aidait les diabétiques à réduire leur niveau de cholestérol et d’autres lipides dans le sang. En revanche, elle n’avait pas d’effet sur les non-diabétiques (3).

Ensuite, les auteures se sont intéressées à l'ail et citent une méta-analyse de 39 essais cliniques (4) qui a montré que l’ail était efficace pour réduire le cholestérol chez des personnes qui avaient un taux de cholestérol élevé : la consommation d’ail était associée à 8 % de réduction du cholestérol total et à une diminution de 38 % du risque cardiaque chez les plus de 50 ans.

Enfin, pour tester l’effet des épices et des herbes sur les lipides sanguins, les chercheuses ont mené une étude pilote sur 6 hommes âgés de 30 à 65 ans, en surpoids, mais en bonne santé. Deux repas identiques ont été préparés sur deux jours différents. Tous deux comportaient du poulet, du « cheese bread », et du biscuit, mais dans l’un des deux repas 14 g de mélange épicé riche en antioxydants était ajouté. Les participants ont été suivis 3 h après leur repas afin d’effectuer des contrôles sanguins toutes les 30 min. Les épices et herbes aromatiques ajoutées incluaient de la poudre d’ail, du romarin, de l’origan, de la cannelle, des clous de girofle, du paprika, du curcuma, du gingembre et du poivre noir.

Résultats : L’activité antioxydante dans le sang a augmenté de 13 % après le repas épicé par rapport au plat témoin. L’ajout d’épices et d’herbes aromatiques a diminué de manière significative l’insuline et le taux de triglycérides, mais le taux de cholestérol et de glucose ne changeait pas. Ceci suggère que des épices et des herbes peuvent améliorer les concentrations d’insuline et de triglycérides après un repas riche en graisses tout en favorisant le pouvoir antioxydant du sang.

Comme l’explique Sheila West, une des deux auteures de cet article, « Nous vivons dans un monde où les gens consomment trop de calories par jour. Ajouter des épices riches en antioxydants pourrait être un moyen de réduire les calories sans sacrifier le goût. »

Pour aller plus loin, lire : Santé, cuisine : le guide des épices + L'interview du chef Olivier Roellinger

Dans une étude publiée dans le Journal of Nutrition (5), des chercheurs ont recruté 12 hommes âgés de 40 à 65 ans en situation de surpoids ou d’obésité avec au moins un facteur de risque de maladie cardiovasculaire.
Pour l’expérience, les patients ont dû consommer trois versions d’un repas riche en graisses saturées et en glucides sur 3 jours différents : sans épice/avec 2 g d’épices/avec 6 g d’épices.

Le mélange d’épices utilisé par les chercheurs était composé de basilic, laurier, poivre noir, cannelle, coriandre, cumin, gingembre, origan, persil, poivre rouge, romarin, thym et curcuma.
Pour déterminer les effets de l’expérience sur les marqueurs de l’inflammation, une analyse sanguine a été réalisée avant et 4 heures après les 3 repas.

Résultats : après 4 heures, le repas contenant 6 g d’épices a réduit significativement les paramètres inflammatoires par rapport à un même repas sans épice. Le mélange à 2 g d’épices n’a pas eu d’effet significatif.

En pratique

Les épices ont de nombreuses vertus, notamment antioxydantes et alcalinisantes, sans augmenter l’apport calorique du repas. Elles permettent aussi de réduire la quantité de sel ajouté, tout en apportant saveur et couleur aux recettes. Il est préférable de les consommer issues de l'agriculture biologique et de faire ses mélanges soi-même.

Références
  1. West, Sheila G. et Skulas-Ray, Ann C. Spices and Herbs May Improve Cardiovascular Risk Factors. Nutrition Today: September/October 2014 - Volume 49 - Issue 5 - p S8-S9.
  2. Allen RW, Schwartzman E, Baker WL, Coleman CI, Phung OJ. Cinnamon use in type 2 diabetes: an updated systematic review and meta-analysis. Ann Fam Med. 2013; 11:(5): 452–459.
  3. Markey O, McClean CM, Medlow P, et al. Effect of cinnamon on gastric emptying, arterial stiffness, postprandial lipemia, glycemia, and appetite responses to high-fat breakfast. Cardiovasc Diabetol. 2011; 10: 78
  4. Ried K, Toben C, Fakler P. Effect of garlic on serum lipids: an updated meta-analysis. Nutr Rev. 2013; 71:(5): 282–299.

  5. Ester S Oh et al, Spices in a High-Saturated-Fat, High-Carbohydrate Meal Reduce Postprandial Proinflammatory Cytokine Secretion in Men with Overweight or Obesity: A 3-Period, Crossover, Randomized Controlled Trial, The Journal of Nutrition (2020).

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