Le sel est nocif pour les organes même sans hypertension artérielle

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 17/03/2015 Mis à jour le 10/03/2017
Même si on a une pression artérielle normale, l'excès de sel endommage les vaisseaux sanguins, le cœur et les reins.

On pourrait croire que seuls les hypertendus doivent restreindre sel et aliments salés. Erreur : d’après une revue de littérature parue dans Journal of the American College of Cardiology, un excès de sel peut avoir un impact sur des organes comme les vaisseaux sanguins, le cœur, les reins et le cerveau, même s'il n'y a pas d'augementation de la pression artérielle augmenter.

Le sodium est essentiel au bon fonctionnement des cellules. Mais un excès de sodium alimentaire a été lié à des augmentations de la pression sanguine. C'est pourquoi la consommation de sel peut représenter un facteur de risque cardiovasculaire.

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Chez certaines personnes sensibles au sel, la pression artérielle augmente si elles absorbent trop de sel, alors que chez d’autres, « résistantes au sel », la pression sanguine n’est pas influencée par les apports en sel. Les chercheurs ont donc voulu savoir si les personnes résistantes au sel pouvaient tout de même subir des effets secondaires en cas d’excès de sel alimentaire.

Tout d’abord, l’excès de sel a un impact sur la fonction endothéliale, c’est-à-dire sur la paroi interne des vaisseaux sanguins : un apport excessif en sel alimentaire peut augmenter la rigidité des artères et gêner la fonction vasculaire, et ce indépendamment de la pression sanguine. Et comme l’explique David Edwards, un des auteurs de l’article, il ya aussi des conséquences pour le cœur : « Un sodium alimentaire élevé peut aussi conduire à une hypertrophie du ventricule gauche ou un élargissement du tissu musculaire qui représente la paroi de la principale chambre de pompage du cœur. Lorsque les parois de la chambre deviennent plus épaisses, elles deviennent moins conformes et finalement sont incapables de pomper avec autant de force qu’un cœur en bonne santé. »

Du côté des reins, un excès de sel semble associé avec une réduction de la fonction rénale, un déclin qui s’observe avec une augmentation minime de la pression sanguine. Le sodium pourrait aussi affecter le système nerveux sympathique, comme l’explique William Farquhar : « Un sodium alimentaire élevé de manière chronique pourrait sensibiliser les neurones sympathiques du cerveau, causant une réponse plus importante à une variété de stimuli, incluant la contraction du muscle squelettique. » Les conséquences seraient nocives pour les organes cibles.

Limiter le sel de table est une bonne chose, mais ce n’est pas suffisant car la majorité du sel se cache dans des produits transformés, et notamment des aliments qui ne sont pas réputés comme salés, comme le pain.

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De même, la nourriture servie dans les restaurants contient souvent plus de sel que les plats préparés à la maison : manger moins à l’extérieur peut aider à réduire ses apports en sel. Et lorsque l'on cuisine à la maison, il ne faut pas hésiter à utiliser plutôt des épices et des aromates au lieu du sel  pour assaisonner ses plats et leur rajouter du goût. 

Lire : Epices et aromates chaque jour éloigneraient le cardiologue pour toujours

Penser surtout à consommer suffisamment de potassium, en augmentant les apports en légumes, légumes secs et fruits. Dans certains cas, des suppléments de potassium sont utiles.

A lire : le guide pratique du Dr Philippe Veroli pour réguler l'acidité du corps : Potassium, mode d'emploi (Lire un extrait ICI  >>)

Source

Farquhar WB, Edwards DG, Jurkovitz CT, Weintraub WS. Dietary Sodium and Health: More Than Just Blood Pressure. J Am Coll Cardiol. 2015 Mar 17;65(10):1042-1050. doi: 10.1016/j.jacc.2014.12.039.

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