Cancer : la vitamine C aide à mieux tolérer une chimiothérapie

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 24/02/2014 Mis à jour le 10/03/2017
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Dans un petit essai clinique, de fortes doses de vitamine C en intraveineuse ont limité les effets secondaires d’une chimiothérapie.

De nouveaux résultats prometteurs sur la vitamine C suscitent un regain d’intérêt pour cette vitamine car de très fortes doses semblent stimuler les effets de la chimiothérapie chez des souris et aider des patients cancéreux à mieux tolérer leur traitement. Dans un article de Science Translational Medicine, des chercheurs américains suggèrent que de nouveaux essais cliniques testant la vitamine C soient lancés pour améliorer le traitement du cancer.

La vitamine C, ou acide ascorbique, est une molécule anti-oxydante présente dans de nombreux fruits et légumes : oranges, pamplemousse, citron, chou… Elle existe aussi sous forme de compléments alimentaires, seule ou intégrée dans des multivitamines.

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Ici, les chercheurs ont voulu tester l’effet de fortes doses de vitamine C administrées par voie intraveineuse dans le cadre du traitement du cancer.  Lors d’essais cliniques précédents, la vitamine C ne semblait pas efficace, mais elle était administrée oralement, ce qui, de l'avis des auteurs, posait problème. Pour Jeanne Drisko, l’une des auteurs de l’étude, « Quand vous avalez un cachet ou quand vous mangez une orange, la vitamine C est absorbée à une certaine vitesse par l’intestin et excrétée très rapidement par les reins. Mais si vous la donnez en intraveineuse, vous passez outre. Les niveaux sanguins peuvent être très élevés. »

Lire : La vitamine C synthétique est aussi bien assimilée que celle des aliments

Tout d’abord, les chercheurs ont examiné les effets de la vitamine C sur des cellules cancéreuses au laboratoire et dans des cellules de cancer de l’ovaire chez la souris. Quand de fortes concentrations de vitamine C entraient dans l’espace situé entre les cellules, la vitamine formait du peroxyde d’hydrogène (H2O2), la molécule présente dans l’eau oxygénée. Les chercheurs ont observé que le peroxyde d’hydrogène peut agir sur les cellules cancéreuses de différentes manières : en créant des dommages à l'ADN, en activant le métabolisme et en inhibant la croissance. Pour décrire l’effet du peroxyde d’hydrogène, Qi Chen qui a dirigé ces travaux parle de « crise énergétique pour les cellules cancéreuses ». Dans le même temps, le peroxyde d'hydrogène ne semblait pas nocif aux cellules non-cancéreuses.

Une autre partie de l’étude impliquait un petit essai clinique portant sur 27 patientes avec un cancer de l’ovaire, dont certaines ont reçu de la vitamine C en plus de leur chimiothérapie. Les patientes qui ont reçu ces fortes doses de vitamine C n'avaient pas de problèmes rénaux. Les chercheurs ont été surpris de constater qu'elles toléraient mieux leur chimiothérapie que celles qui n'avaient pas eu de vitamine C : elles ressentaient moins de nausées et avaient plus d’énergie.

Par conséquent, la vitamine C, combinée avec une chimiothérapie, a inhibé le cancer de l’ovaire dans un modèle animal et réduit la toxicité d’une chimiothérapie chez des patientes. C’est pourquoi les chercheurs estiment que la vitamine C doit être réévaluée dans le cadre de traitements anti-cancer.

Pour aller plus loin : Guide pratique des compléments alimentaires

Cette étude fait écho à d'autres travaux, notamment ceux conduits par le prix Nobel Linus Pauling dans les années 1970 sur des patients atteints de cancer, et qui avaient été délaissés depuis, de nombreux médecins ayant estimé que les antioxydants devraient être évités dans le traitement du cancer parce qu'ils pourraient en théorie aider les cellules cancéreuses à se défendre contre les médicaments ou les rayons X.

Lire : Vitamine C et cancer : Pauling avait-il raison ?

Source

Yan Ma, Julia Chapman, Mark Levine, Kishore Polireddy, Jeanne Drisko, and Qi Chen. High-Dose Parenteral Ascorbate Enhanced Chemosensitivity of Ovarian Cancer and Reduced Toxicity of Chemotherapy. Sci Transl Med 5 February 2014. 6:222ra18. DOI:10.1126/scitranslmed.3007154

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