Du miel contre les résistances aux antibiotiques

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 26/03/2014 Mis à jour le 10/03/2017
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Les propriétés antibactériennes du miel pourraient permettre de lutter contre les résistances croissantes aux antibiotiques. Mais il faut bien choisir ce miel.

Le miel, un aliment-médicament ? D’après une communication présentée au 247e meeting national de l’American Chemical Society, le miel serait efficace pour combattre les infections bactériennes, en évitant les résistances.

Le miel est un produit sucrant qui peut représenter une alternative au sucre blanc, car du fait de la présence de fructose il élève moins la glycémie que le glucose ou le saccharose. Du fait de sa richesse en antioxydants, il n'a pas les inconvénients du fructose pur sur la synthèse de lipides par le foie, la production de VLDL (very low density lipoproteins), l'élévation des triglycérides et les risques de surpoids et de résistance à l'insuline qui caractérisent les régimes riches en fructose. 

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Dans cette communication, Susan Meschwitz, de l'université Salve Regina (Newport, Rhode Island) décrit les propriétés du miel qui en font un aliment utile pour combattre les infections. Avec son équipe de recherche, elle a effectué des tests pour évaluer les propriétés antioxydantes du miel : « Nous avons séparé et identifié les différents composés polyphénols antioxydants.» Les chercheurs ont aussi testé les propriétés antibactériennes du miel contre les bactéries E. coli, Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa, parmi d’autres.

L’avantage du miel, contrairement aux antibiotiques, est qu’il agit sur plusieurs fronts en même temps, ce qui rend plus difficile l’apparition de résistances : « Les propriétés uniques du miel reposent sur sa capacité à combattre l’infection à des niveaux multiples. » C'est toute la différence les antibiotiques modernes qui ciblent uniquement la croissance bactérienne, ce qui conduit à l'apparition de résistances. A l'inverse, le miel dispose de toute une batterie d'armes pour éliminer les bactéries : les peroxydes d’hydrogène, l’acidité, l’effet osmotique, la forte concentration en sucre et les polyphénols. Par exemple, l’effet osmotique dû à la forte concentration de sucre conduit la bactérie à se vider de son eau : cette déshydratation excessive lui est fatale.

Le miel pourrait aussi agir en perturbant le « quorum sensing » bactérien, un système de communication entre bactéries qui leur permet d’évaluer leur densité de population. En rompant le « quorum sensing », la virulence bactérienne est affaiblie car ce système de communication contrôle la libération de toxines impliquées dans des pathologies. Les chercheurs ont trouvé que le miel évite aussi la formation des biofilms, qui sont des assemblages de communautés microbiennes.

L’efficacité du miel tient aussi au fait qu’il soit riche en polyphénols, antioxydants, acides phénoliques, acide caféique, acide p-coumarique, acide ellagique, flavonoïdes. Les composés phénoliques présents dans le miel sont liés à ses activités anti-microbiennes et antioxydantes.

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De nombreuses études ont confirmé les propriétés antibactériennes, antifongiques et anti-virales du miel. Le miel peut être appliqué sur la peau en cas d'infections. Mais ces nouveaux travaux et d'autres suggèrent qu'on pourrait donner du miel avec les antibiotiques lorsqu'existe le risque que l'infection soit résistante. Le miel ne doit pas être donné aux bébés.

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Des analyses conduites aux Etats-Unis ont trouvé que seuls les miels de producteurs, les miels achetés sur les marchés et les miels vendus dans des coopératives agricoles et dans les magasins diététiques ont les caractéristiques du miel en termes de teneur en pollens. Les miels de supermarché, ultrafiltrés, ne répondaient pas à ces caractéristiques et devraient être évités.

Source

American Chemical Society. Honey is a new approach to fighting antibiotic resistance: How sweet it is! Communiqué de presse. 16 mars 2014.

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