Les médicaments de demain pour augmenter le désir féminin

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 29/06/2009 Mis à jour le 17/02/2017
Conseils

Les recherches pour mettre au point un médicament qui boosterait la libido féminine sont nombreuses mais pour l’instant aucun traitement ne semble efficace pour stimuler le si complexe désir féminin.

Il y a 10 ans, le Viagra faisait son apparition. Une petite révolution bleue pour des millions d’hommes et une révolution pour le porte-monnaie du laboratoire Pfizer qui a déjà amassé des millions de dollars depuis la commercialisation de ce médicament.

Aujourd’hui les laboratoires veulent promettre la même révolution pour les femmes se plaignant de baisses de la libido et la course est bien engagée pour mettre au point un médicament qui stimulera le désir féminin. Revue des candidats.

 

La flibansérine, en tête du peloton

Molécule : flibansérine, Laboratoire : Boehringer

C’est le meilleur candidat au titre de « Viagra féminin », et pourtant la flibansérine a bien failli connaître un tout autre sort. Dans les années 1990, le laboratoire allemand Boehringer teste ce qu’il espère être un nouvel anti-dépresseur. Résultats très mitigée, mais à la surprise des chercheurs, les femmes ayant testé le médicament ont rapporté une amélioration notable de leur libido.

 

Mode d’action

 

La flibansérine agit sur le système nerveux central au niveau des récepteurs à la sérotonine, un neurotransmetteur impliqué dans le désir sexuel. Elle a deux actions spécifiques :

- Agoniste des récepteurs 5-HT1A impliqués dans le sommeil, l’agressivité et l’anxiété

- Antagoniste des récepteurs 5-HT2A impliqués dans la contraction des muscles lisses et dans l’activité motrice et sexuelle.

 

Recherche

 

La flibansérine est actuellement testées sur 5000 femmes aux Etats-Unis, au Canada et en Europe. Les laboratoires Boehringer espèrent pouvoir procéder à une mise sur le marché dès 2010 si les résultats sont concluants.

 

La testostérone, pour les femmes ménopausées

Molécule : testostérone, Laboratoire : Procter and Gamble Pharmaceutics

Ce stimulateur du désir féminin destinées aux femmes ayant subi une ménopause chirurgicale est commercialisé en France et au Royaux –Uni depuis 2007 par Procter and Gamble Pharmaceutics mais reste en attente d’autorisation aux Etats-Unis.

 

Mode d’action

 

La testostérone est produite chez la femme en faible quantité par les ovaires et les glandes surrénales. Cette hormone mâle joue un rôle important dans la libido. Chez les femmes qui ont subi une ablation des ovaires, une chute de testostérone entraîne une baisse du désir. Les patchs diffusent à travers la peau 300 mg de testostérone par 24 heures.

 

Recherche

 

L’indication des patchs à la testostérone est limitée aux femmes ménopausées. Les études menées montrent que ce médicament est bel et bien efficace pour restaurer le désir mais il existe des effets secondaires non négligeables avec notamment une augmentation du risque de cancer du sein.

 

La prostaglandine, pour les femmes aussi

Molécule : alprostadil, Laboratoires : Abbott, Schwartz Pharma

 

Mode d’action

 

L’alprostadil, une molécule de la famille des prostaglandines, est déjà commercialisée comme stimulant sexuel masculin sous les noms de Muse (laboratoire Abbott) ou Edex (Schwartz Pharma) grâce à ses effets vasodilatateurs qui s’exercent notamment au niveau des organes génitaux. Cet effet pourrait également stimuler le désir sexuel féminin notamment en facilitant l’afflux sanguin au niveau du clitoris.

 

Recherche

 

En 2008, des chercheurs chinois ont testé l’alprostadil chez 400 femmes se plaignant de troubles du désir sexuel. L’application vaginale de crème contenant de l’aprostadil a été comparée à un placebo et les volontaires ont rapporté que le traitement avait amélioré l’excitation sexuelle.

Pour savoir comment fonctionnent le désir féminin, consultez l’article « La biologie du désir»

Et pour connaître les substances naturelles qui peuvent stimuler la sexualité féminine consultez aussi l’article « Aphrodisiaque au féminin, mode d’emploi » dans notre dossier consacré à la sexualité.

 

La GnRH II, efficace chez le singe

 

Mode d’action

 

La GnRH pour gonadotropin releasing hormone intervient dans le cycle féminin et notamment dans la sécrétion des hormones qui permettent l’ovulation.

 

Recherche

 

Une étude publiée en 2006 par des chercheurs américains montre que le fait d’injecter cette hormone directement dans le cerveau de singes femelles provoquait une modification de leur comportement sexuel et une augmentation du nombre de rapports sexuels. Pour l’heure aucun essai chez la femme n’a été réalisé.

 

Pour tout savoir sur la sexualité féminine, lisez aussi les articles suivants :

Les médecines douces au secours de la sexualité féminine

Les hormones du désir féminin

Les médicaments de demain pour augmenter le désir féminin

Zones érogènes, mode d'emploi

La biologie du désir

Quand le désir et le plaisir ne sont plus au rendez-vous

Aphrodisiaques au féminin, mode d'emploi

 

A découvrir également

Back to top