Soja et trèfle rouge : pas de risque avéré pour le cancer du sein

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 20/01/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Actualité
Le soja et le trèfle rouge, deux traitements naturels de la ménopause, n’augmenteraient pas le risque de cancer du sein.

Le soja et ses effets sur le cancer du sein sont souvent controversés. Dans une revue de littérature parue dans PLoS One, des chercheurs canadiens affirment qu’il n’y a pas de preuves suffisantes d’un effet négatif du soja ; au contraire, il pourrait protéger du cancer du sein.

Le soja contient des phytoestrogènes, les isoflavones : génistéine, daïdzine, glycitéine, biochanine A et formononétine. Les isoflavones ont une structure proche de l’œstradiol ce qui leur permet de se lier au récepteur des œstrogènes. Il existe un débat autour des isoflavones du soja en raison des résultats contradictoires obtenus concernant leurs effets sur la prolifération cellulaire. Les isoflavones du soja sont souvent préconisées en traitement des symptômes de la ménopause.

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Les chercheurs ont recherché des preuves de l’efficacité du soja et du trèfle rouge pour améliorer les symptômes de la ménopause chez les femmes ayant un cancer du sein. Ils voulaient aussi savoir si les isoflavones du soja et du trèfle rouge avaient un impact sur le cancer du sein. Le trèfle rouge contient lui aussi des isoflavones : génistéine et daïdzine (mais moins que le soja), biochanine A et formononétine, plus abondantes. Des extraits de trèfle rouge sont vendus dans le commerce pour le traitement des bouffées de chaleur dues à la ménopause.

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Les auteurs ont sélectionné 131 articles. 5 essais cliniques portaient sur l’efficacité du soja sur les bouffées de chaleurs ; ils ne montraient pas de réductions significatives par rapport au placebo chez les patientes ayant un cancer du sein. Il se peut que les effets estrogéniques du soja aient été insuffisants, mais les femmes prenaient aussi du tamoxifène -un traitement hormonal de la ménopause- dans 3 des 5 études. De plus, l’effet placebo était important et atteignait même 40 % dans une étude. De même, les preuves concernant le trèfle rouge restaient limitées.

Pour le cancer du sein, on ne pouvait pas conclure à un effet nocif du soja ou du trèfle rouge. Des apports en soja correspondant à un régime traditionnel japonais (2 à 3 portions par jour, contenant 25 à 50 mg d’isoflavones) n’étaient pas nocifs pour les femmes ayant eu un cancer du sein ; ils pourraient même avoir un effet protecteur. En effet, les isoflavones du soja activent un type de récepteur aux œstrogènes : ERβ, plutôt qu’ERα. Erβ est associé à des effets anti-cancer et anti-prolifération, alors qu’Erα favoriserait la carcinogenèse.

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Enfin, le soja n’augmentait pas la quantité d’œstradiol circulant dans le sang : parmi les 18 essais cliniques sur les niveaux d’œstrogènes circulant, 15 n’ont trouvé aucun impact significatif par rapport au groupe contrôle et 3 une réduction significative.

Ces résultats suggèrent qu’il n’y a pas de preuves que le risque de cancer du sein augmente du fait de la consommation de soja ou de trèfle rouge. Au contraire, la consommation de soja pourrait protéger du développement du cancer du sein.

Source

Fritz H, Seely D, Flower G, Skidmore B, Fernandes R, Vadeboncoeur S, Kennedy D, Cooley K, Wong R, Sagar S, Sabri E, Fergusson D. Soy, red clover, and isoflavones and breast cancer: a systematic review. PLoS One. 2013 Nov 28;8(11):e81968. doi: 10.1371/journal.pone.0081968.

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