Est-on accro au chocolat ?

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 29/10/2006 Mis à jour le 17/02/2017
L'essentiel

Il y aurait bien une dépendance au chocolat. Certains y voient un effet des substances psychoactives qu'il renferme, mais l'explication est certainement plus triviale...

La dépendance au chocolat n’est pas une invention des femmes pour assouvir, l’esprit léger, leur passion dévorante. Particulièrement marquée dans les jours qui précèdent les règles, elle concernerait une femme sur quatre, et surtout, souligne Adam Drewnowski (université du Michigan), « les forcenées de l’exercice comme les ballerines. » Les chercheurs sont bien ennuyés. Ils aimeraient identifier les substances qui ravissent leurs épouses et leurs danseuses. Or, le cacao renferme des centaines de molécules susceptibles d’agir sur le comportement. "Le chocolat, dit le Dr Denis Robert, auteur d'un livre sur le sujet, contient des substances toniques - caféine, théobromine, théophylline - qui mettent en forme. Il recèle aussi une molécule, la phényléthylamine, véritable anti-dépresseur végétal qui donne un meilleur moral. Son magnésium lutte contre le stress et prévient la spasmophilie. De plus, le chocolat est un «aliment plaisir » qui fait sécréter des endorphines (morphine produite par notre propre corps) qui donnent une sensation d’euphorie et de bien-être."

Faut-il voir dans la phényléthylamine, proche des amphétamines, la raison pour laquelle le chocolat influence notre comportement ? Problème : celle-ci est probablement détruite pendant la digestion. Alors, il y a quelques années, des chercheurs californiens ont gagné leur ticket pour les plateaux télés en révélant que le chocolat contient de l’anandamide, une substance qui mime les effets du cannabis. Des junkies, nos danseuses étoiles ? Pas si vite, ont répliqué en 1999 des scientifiques italiens, en rapportant que l’anandamide est elle aussi dégradée avant d’atteindre le cerveau, et qu’aucun effet psychoactif n’est décelable, sauf à avaler une tablette de… 10 tonnes. De son côté, Adam Drewnowski a montré que le cacao (riche en composés actifs, mais sans saveur) ne soulage pas le besoin compulsif des accros du chocolat. « Cette dépendance s’explique peut-être, dit-il, par l’attirance universelle pour les aliments sucrés-gras. De ce point de vue, le chocolat offre un profil idéal. »

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