Resvératrol : pas de lien avec la mortalité, les maladies cardiovasculaires ou le cancer

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 16/05/2014 Mis à jour le 10/03/2017
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Le taux de resvératrol n'est pas associé à un risque plus faible de décès, de maladie cardiovasculaire ou de cancer.

Le fameux « French paradox », à savoir l'incidence relativement faible des maladies cardiovasculaires dans une population mangeant pourtant gras, a-t-il un lien avec la consommation de resvératrol présent dans le vin rouge, et particulièrement consommé en France ? Une petite étude d'observation parue dans JAMA Medicine portant sur une population d’italiens vivant dans la région du Chianti ne trouve pas de relation entre le taux de resvératrol urinaire, censé refléter le niveau de resvératrol ingéré, et l'état de santé.

Le resvératrol est un polyphénol qui se trouve dans le raisin frais et sec, le vin rouge, les cacahuètes, les mûres, les fraises, le chocolat noir ou les myrtilles. Cet antioxydant aurait des effets anti-inflammatoires et anti-cancer chez les humains. Il est lié à la longévité chez certains organismes inférieurs.

Lire : Les polyphénols alimentaires associés à la longévité

L’objectif de ces travaux était de déterminer si le resvératrol apporté par l'alimentation était associé à l’inflammation, le cancer, les maladies cardiovasculaires et la mortalité. Les chercheurs ont mené une étude prospective dans la cohorte « Invecchiare in Chianti » (InCHIANTI) entre 1998 et 2009. Les participants étaient 783 hommes et femmes de plus de 65 ans vivant dans deux villages de la région du Chianti (Toscane, Italie), où l'utilisation de compléments alimentaires est rare et la consommation de vin rouge courante. Les participants ne suivaient pas de régime particulier. Les chercheurs ont analysé 24 h d’échantillons urinaires afin de doser les métabolites du resvératrol présents.

Pendant les 9 années de suivi, 268 participants sont décédés. Les chercheurs ont séparé les participants en quatre groupes équivalents en fonction de la concentration en métabolites du resvératrol présents dans l’urine. Quand on allait du quart qui avait les plus bas taux vers le quart qui avait les taux les plus élevés, la proportion de décès chez les participants était respectivement : 34,4%, 31,6%, 33,5% et 37,4%. Les 25% qui avaient les plus bas taux de métabolites du resvératrol dans l’urine avaient 20 % de risque en moins de mortalité que les 25 % qui avaient les taux les plus élevés : ceux qui avaient les régimes les plus riches en resvératrol ne vivaient donc pas plus longtemps que ceux qui avaient des apports plus faibles.

De plus, les niveaux de resvératrol n’étaient pas associés de manière significative avec des marqueurs de l’inflammation (CRP, IL-6, IL-1β, TNF), les maladies cardiovasculaires ou les cancers. Pourtant, d’autres études ont montré que la consommation d’aliments riches en resvératrol réduisait l’inflammation et semblait favorable à la santé cardiaque : « C’est juste que les bénéfices, s’ils sont là, doivent venir d’autres polyphénols ou substances trouvées dans ces aliments », suggère Richard Semba, principal auteur de cette étude et professeur au Johns Hopkins University School of Medicine.

Lire : Raisin, myrtille et vitamine D stimulent l'immunité

Dans cette étude, le resvératrol ne semble pas influencer la santé et le risque de mortalité. Il s'agit d'une étude d'observation, ne permettant pas de tirer des conclusions de cause à effet.

Lire : Du resvératrol pour la performance sportive et le coeur ?

Références
  1. Semba RD, Ferrucci L, Bartali B, Urpí-Sarda M, Zamora-Ros R, Sun K, Cherubini A, Bandinelli S, Andres-Lacueva C. Resveratrol Levels and All-Cause Mortality in Older Community-Dwelling Adults. JAMA Intern Med. 2014 May 12. doi: 10.1001/jamainternmed.2014.1582.

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