Pour manger moins, imaginez que vous vous goinfrez

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 23/12/2010 Mis à jour le 01/03/2017
La visualisation pourrait vous épargner des calories en tropMais attention, il y a un piège

Manger moins, simplement en pensant… que l’on mange. Une méthode surprenante mais efficace pour éviter d’avaler trop de calories, par exemple pendant les fêtes ou même pour maigrir, si l’on en croit une étude publiée par le journal Science. Les volontaires qui se voyaient manger copieusement des aliments sucrés ou salés en ont finalement mangé beaucoup moins que ceux qui n’avaient pas utilisé cette technique de visualisation.

L'étude est basée sur le principe de l'habituation – l’idée que l'exposition répétée à un stimulus réduit la réponse à ce même stimulus. Voilà pourquoi la troisième part de tarte aux pommes n’est pas aussi savoureuse que la première.  "Les gens s'habituent à un large éventail de stimuli, de l’intensité d'une lumière à leurs revenus," écrivent les auteurs de l'étude.

En matière d’alimentation, toutefois, l’imagination a des conséquences contrastées : l’idée de manger une part de tarte aiguise plutôt l’appétit. Mais lorsqu’on abuse d’un aliment, on en a moins envie.

Pour en savoir plus, Carey Morewedge et son équipe de l’université Carnegie Mellon ont conduit des expériences auprès de 51 participants. Dans la première étude, les volontaires ont été divisés en trois groupes. On leur a demandé d’imaginer 33 tâches consécutives : insérer 30 pièces dans une machine à laver payante, puis manger 3 M&Ms ; insérer 3 pièces dans la machine, puis manger 30 M&Ms ; ou insérer 33 pièces dans la machine. Puis tous les participants ont reçu un bol rempli de M&Ms dans lequel ils pouvaient puiser à volonté. Les chercheurs ont alors constaté que les volontaires qui avaient imaginé avaler 30 M&Ms en ont dans la réalité mangé deux fois moins que les autres groupes. Il n’y avait aucune différence entre ceux qui avaient imaginé manger 3 M&Ms et zéro M&Ms.

Les chercheurs ont répété l’expérience, cette fois en demandant aux participants d’imaginer qu’ils mangeaient soit des M&Ms soit de petits cubes de fromage. Les personnes qui avaient imaginé mangé 30 cubes de fromage en ont, dans la réalité, mangé bien moins que celles qui avaient imaginé en manger 3. Mais les volontaires qui avaient imaginé manger 30 M&Ms n’ont pas mangé moins de fromage que ceux qui avaient imaginé mangé 3 M&Ms. Ceci pourrait expliquer pourquoi on refuse un nouveau morceau de dinde, mais pas le gâteau du dessert.

Le piège à éviter

Dans une autre étude encore, on a demandé aux participants de penser qu’ils déposaient un par un des M&Ms dans un bol. Dans ce cas, les chercheurs ont constaté que plus les volontaires avaient manipulé virtuellement de M&Ms, plus ils en avaient mangé dans la réalité ! Carey Morewedge explique qu’il y a effectivement un piège : « Il faut faire attention à ne pas penser à l’aliment lui-même, sa texture, sa forme, son odeur, sa saveur car cela peut au contraire attiser le désir d’en manger. Pour que ça marche, il faut juste imaginer que vous portez l’aliment à la bouche, que vous le mâchez et l’avalez de manière répétée. »

A tester par exemple pendant les fêtes de fin d’année : s’imaginer avaler 30 parts de bûche jusqu’à ce que la vraie bûche vous fasse autant envie qu’un plat de céleri.

 

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