Les huîtres sont-elles contaminées ?

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 11/09/2008 Mis à jour le 10/03/2017
Peut-on manger des coquillages sans craindre une contamination par les dioxines ?Une étude de l’Ifremer apporte des éléments de réponse.Alain Abarnou, son auteur, en résume les principaux enseignements.

Comment avez-vous procédé ?

Alain Abarnou : On a évalué la contamination par les dioxines et les PCB (¤) en utilisant les moules ou les huîtres comme espèces indicatrices de la qualité des milieux côtiers Les coquillages ont été prélevés en 22 points du littoral. La chair est ensuite analysée par un laboratoire spécialisé dans la détermination de ces contaminants.

Qu’avez-vous trouvé ?

Des niveaux de contamination moyens, sauf pour l’estuaire de la Seine, où comme on pouvait le supposer, on constate des taux élevés.

Quels sont les enseignements pour les consommateurs ?

Les taux de contamination par dioxines et PCB s’ expriment en TEQ (¤¤). Le taux moyen observé est de 8,8 pg/g (poids sec) soit environ 1,8 pg/g dans la chair de moules réellement consommée (poids humide). Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), il est recommandé de ne pas dépasser le seuil hebdomadaire de 14 pg/kg de poids corporel. Ce seuil serait atteint par une personne de 60 kg qui mangerait 470 g de moules par semaine présentant ce niveau de contamination moyen. En revanche, il faudrait interdire totalement la consommation de coquillages ramassés à proximité de l’estuaire de la Seine.

Comment évolue la contamination en dioxines et PCB du littoral français ?

Dans de nombreux pays européens, la contamination est à la baisse. Pour ce qui concerne notre pays nous ne disposons pas d’un recul suffisant sur les dioxines. Par contre dans le cas des PCB, suivis dans l’environnement marin depuis maintenant une vingtaine d’années, la tendance est à la baisse et on peut raisonnablement penser que, pour ces familles de contaminants, chez nous aussi, les taux les plus élevés sont derrière nous. Cela résulte d’une vigilance qu’il faut maintenir sur ces substances ainsi que sur les substances analogues persistantes, bioaccumulables et potentiellement toxiques.

(¤) Les dioxines sont libérées dans l’environnement lors de l’incinération de déchets, les opérations de métallurgie et sidérurgie, les incendies de forêt. Les PCB (polychlorobiphényles) sont des produits chimiques organiques chlorés utilisés autrefois comme diélectriques dans les transformateurs et les condensateurs, fluides caloporteurs ou isolants. Leur production est arrêtée depuis 1987.

(¤¤)Toxic Equivalent Quantity

pg/g : picogramme par gramme soit 10-12 (1 millionième de millionième de gramme)

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