Avec Fleury Michon, le Tour de France a la patate

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 24/06/2015 Mis à jour le 10/03/2017
Un camion Fleury Michon sur le Tour de France vante "l'engagement nutritionnel" de la marque. Démonstration.

Amis spectateurs du Tour de France, qui vous massez sur le bord des routes, vous aurez cette année la chance d’assister au passage du camion Fleury Michon précédant le peloton, tel Hermès annonçant Zeus. Quelques heureux élus pourront même, à l’étape, grimper dans le camion vert et blanc. Pas d’usine à cochons à bord, mais un « espace nutrition ». Car Fleury Michon a eu une révélation en 2005 : « l’alimentation est au cœur de la santé. » Depuis, l’entreprise est habitée par « un véritable engagement pour tous (…) : proposer une alimentation savoureuse et équilibrée pour des Hommes en pleine santé afin d’aider les Hommes à manger mieux chaque jour. » Homme avec un H majuscule, s’il vous plaît.

Si on doutait encore de cet engagement pour la santé, il suffit de consulter les produits de la gamme Fleury Michon. D’abord, avec les charcuteries, du Cochon (avec un C majuscule), du Cochon et encore du Cochon dont la consommation régulière est liée à un risque accru de cancer colorectal. Ensuite du surimi décliné à l’envi (bâtonnets, allumettes, émincés, dés, nature, extra-fin, moelleux, extra-moelleux, léger etc) pour appâter le consommateur, d’ailleurs bien docile : les Français en consomment pas loin d’un kilo par an (premier marché européen). Car le surimi, c’est bien du poisson, n’est-ce pas ? En fait, pas plus de 35 à 40%, le reste étant du sel, du blanc d'œuf, de l'huile, de l'amidon, de la fécule de pomme de terre, du sucre. 

Mais l’engagement de Fleury Michon en faveur de la santé des Hommes ne s’arrête pas là. L’entreprise « travaille des recettes très pointues. » Comme la gamme « Ball in box » à réchauffer, pour « bien manger à tout moment. » Ball in Box, c’est le fruit d’un « travail considérable, un vrai tour de force nutritionnel ! » Et c’est en effet très réussi. Exemple avec le poulet (écrit en gros sur l'emballage) aux pommes de terre (écrit en petit): 18% de poulet, 60% de pommes de terre. Bref une majorité de patates dont la charge glycémique est renforcée par une appétissante gamme de glucides de toutes sortes (sucre, dextrose, amidons transformés, sirop de glucose et dextrose).

On comprend mieux cette passion pour les pommes de terre lorsqu’on apprend que Fleury Michon prépare les repas de l’équipe cycliste Europcar selon un programme spécifique mis au point par un « expert en nutrition des sportifs : le Pr Patrick-Pierre Sabatier. » Pour cet expert qui intervient pour le Comité national interprofessionnel de la pomme de terre, « la pomme de terre ne fait pas grossir, ce sont les corps gras et les sauces qui font grossir. »

Un discours pas vraiment en accord avec les données scientifiques accumulées depuis des décennies et qui sont résumées ainsi par les chercheurs de l’Ecole de santé publique de Harvard : « les pommes de terre apparaissent comme le coupable principal pour ce qui est du gain de poids et du diabète. »

Comme on dit chez Fleury Michon, « Ce n’est pas parce que l’on mange n’importe où et n’importe quand, que l’on doit manger n’importe quoi ! »

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