Contre l’infarctus : taxer les sodas, subventionner fruits et légumes

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 02/03/2016 Mis à jour le 10/03/2017
Réduire diabète et infarctus en agissant sur le prix des denrées alimentaires, c’est ce que préconisent des chercheurs américains de l’Ecole de santé publique de Harvard.

Selon eux, une réduction de 10 % du prix des fruits et légumes avec une hausse équivalente des sodas pourrait éviter un nombre important de décès dus au diabète et aux maladies cardiovasculaires, au moins aux Etats-Unis.

L'étude a été présentée mardi 1er mars lors de la conférence de l'American Heart Association sur l'épidémiologie et le mode de vie, qui se tient à Phoenix (Arizona). Les chercheurs ont calculé qu’une baisse de 10 % du prix des fruits et légumes pourrait réduire de 1,2 % la mortalité cardiovasculaire dans les cinq ans et de près de 2 % sur vingt ans, avec une diminution de 2,6 % des infarctus et de 4 % des accidents vasculaires cérébraux.

De plus, à elle seule, une hausse de 10 % du prix des sodas et autres boissons sucrées pourrait diminuer de près de 0,1 % les décès cardiovasculaires sur cinq ans et de 0,12 % sur vingt ans. Les cas de diabète pourraient aussi baisser de 0,2 % sur cinq ans et de 0,7 % sur vingt ans.

Lire : Sodas, boissons sucrées : pourquoi ils nuisent à la santé

Combinées, ces deux mesures permettraient d'éviter d'ici 2035 aux Etats-Unis 515000 décès d’origine cardiovasculaire et 675000 infarctus et accidents vasculaires cérébraux non mortels.

Pour le Dr Dariush Mozaffarian il faut associer une taxe modeste sur les ventes à des subventions publiques pour mieux représenter les coûts réels des aliments pour la santé et la société.

En France, une taxe est instaurée sur certaines boissons sucrées, dont le revenu vise à financer la sécurité sociale. Sont taxées les limonades, colas, nectars de fruits, boissons aux fruits ou au thé, qu’elles soient sucrées ou édulcorées, gazeuses ou plates. Mais assez étrangement, les jus de fruits, les sirops, les yaourts à boire sont exclus de la taxe. Côté subventions, les plus gros montants vont à la production céréalière, pas aux fruits et légumes. 

LaNutrition.fr conseille, dans le guide La Meilleure Façon de Manger, d'éviter les boissons sucrées, de limiter les jus de fruits, et de consommer 4 à 7 portions de légumes frais et 3 à 4 portions de fruits frais et secs par jour. 

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