Des perturbations du microbiote peuvent favoriser le développement de cancers. C’est pourquoi des chercheurs veulent aider les patients dans leurs traitements en agissant sur leur flore intestinale.
Le surpoids, et l'obésité en particulier, est une maladie multifactorielle. Les comportements alimentaires et le mode de vie semblent jouer une importance capitale et pourraient même influencer l'impact des facteurs génétiques. Partant du constat qu'une prévention efficace est une prévention précoce, un groupe de chercheurs internationaux a mis au point une liste permettant de prédire avec une efficacité élevée (fiabilité de 71 à 85%) le risque qu'un nouveau né dévienne obèse.
Les 6 éléments nécessaires sont les suivants :
- L'indice de masse corporelle (IMC) des parents
- Le poids de l'enfant à la naissance
- Le gain de poids de la mère pendant la grossesse
- Le nombre de personnes qui vivent avec l'enfant
- La catégorie socio-professionnelle de la mère
- Le tabagisme pendant la grossesse
Parmi ces 6 facteurs c'est l'IMC des parents qui a le plus d'impact sur la prédiction. Si l'un des deux parents est obèse le risque pour l'enfant de le devenir à son tour augmente et d'autant plus que l'obésité des parents est importante. A l'inverse, le fait de n'avoir pas fumé pendant la grossesse, avoir des frères et soeurs à la maison et des parents travailleurs qualifiés sont des facteurs protecteurs.
Par exemple un bébé pesant 3 kg à la naissance, ayant des parents avec un IMC normal, une mère non fumeuse et occupant un emploi accessible via un master (BAC +5) a 0,13% de chances de devenir obèse un jour. A l'inverse un bébé pesant 4 kg à la naissance, ayant des parents obèses avec un IMC supérieur à 35, une mère fumeuse y compris pendant la grossesse et ayant un travail peu qualifié a plus de 77% de chances de devenir obèse un jour.
Les chercheurs insistent bien : cette étude est la première à mettre au point un outil fiable et pratique pour estimer le risque d'obésité d'un nouveau-né mais elle montre aussi que l'impact de la génétique est particulièrement faible dans cette maladie, confirmant ainsi de précédentes recherches (à lire dans nos articles). Les critères définis par les chercheurs sont avant tout représentatifs d'un mode de vie global qui est ensuite transmis aux enfants.
L'équipe de recherche estime qu'il serait maintenant utile de lancer des études d'intervention agissant sur ces facteurs dès le plus jeune âge dans le but de voir si le risque d'obésité est modifié.
Référence
Morandi A, Meyre D, Lobbens S, Kleinman K, Kaakinen M, et al. (2012) Estimation of Newborn Risk for Child or Adolescent Obesity: Lessons from Longitudinal Birth Cohorts. PLoS ONE 7(11): e49919. doi:10.1371/journal.pone.0049919