Baisser l'index glycémique des repas, "une priorité de santé publique"

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 26/06/2013 Mis à jour le 31/08/2018
Actualité

La prise en compte de l’index glycémique et de la charge glycémique de nos aliments est selon des experts internationaux «une priorité de santé publique» pour lutter contre diabète, infarctus et surpoids.  

Depuis 2013, un comité d’experts en nutrition venus de 10 pays et 3 continents demande aux pouvoirs publics, aux professionnels de santé et aux médias, de populariser sans tarder l’usage de l’index et de la charge glycémiques. Pour l'instant, leur appel n'a pas reçu d'écho positif auprès des pouvoirs publics.

Comprendre l'index et la charge glycémiques

Ces experts, qui comptent parmi les plus grands noms de la recherche en nutrition mondiale, ont publié le 11 juin 2013 à Stresa (Italie) une déclaration de consensus. Leur message : la qualité des glucides, mesurée par leur index glycémique (IG) ou leur charge glycémique (CG), est une donnée fondamentale qui a des implications majeures pour la santé.

L’index et la charge glycémiques rendent compte de l’impact d’un aliment glucidique sur le sucre sanguin. Cette notion a supplanté depuis des décennies les concepts obsolètes de « sucres simples » et « sucres complexes » qui sont particulièrement trompeurs.

"Priorité de santé publique"

Lire : Les mauvais conseils de la Caisse d'assurance maladie aux diabétiques

Après avoir débattu des données scientifiques disponibles, les chercheurs ont conclu qu’il y a «de nombreuses preuves convaincantes que les régimes dont l’index ou la charge glycémiques sont réduits, diminuent les risques de diabète de type-2 et de maladie coronarienne, aident à contrôler le sucre sanguin chez les diabétiques et peuvent aussi permettre de contrôler le poids

Ces chercheurs recommandent d’inclure l’IG et la CG dans les recommandations nutritionnelles nationales et les tables de composition. Il est conseillé d’apposer des logos sur les emballages des aliments à IG bas et de leur réserver un étiquetage particulier. Les mesures de l’IG complètent d’autres moyens de caractériser les glucides (comme leur teneur en fibres et en céréales complètes) et devraient être considérées comme un des moyens de choisir une alimentation saine.

Cette déclaration de consensus clôturait le Sommet International sur l’Index Glycémique, la Charge Glycémique et la Réponse Glycémique de Stresa.

Les chercheurs ont souligné qu’il est urgent d’informer le public et les professionnels de santé sur l’IG et la CG. Pour le Pr Walter Willett, qui préside le département de nutrition de l’Ecole de santé publique de Harvard, «étant donné les preuves concluantes que les régimes à IG et CG élevés contribuent aux risques de diabète et de maladie cardiovasculaire, la diminution des IG et de la CG des aliments et des repas devrait être une priorité de santé publique

Ecoutez le Pr Walter Willett à l'issue de la conférence (vidéo en anglais)

Parmi les chercheurs participant à la Conférence, figuraient David Jenkins et Thomas Wolever, qui sont à l’origine du concept même d’IG, et le Pr Willett, à l’origine du concept de charge glycémique, mais aussi l’Australienne Jennie Brand-Miller ou la spécialiste française Salwa Rizkalla.  

Lire notre entretien avec David Jenkins

Mis au point par Jenkins et Wolever en 1981 pour aider les diabétiques à mieux choisir leurs aliments, le concept d’IG a été introduit en France dans les années qui ont suivi par Michel Montignac. Le site LaNutrition.fr a dès l’origine œuvré pour le populariser avec la collaboration des chercheurs eux-mêmes : en publiant de nombreux articles sur le sujet et en étant à l’origine de 4 livres qui sont devenus des références. 

Les autorités sanitaires de nombreux pays continuent, elles, de baser leurs recommandations sur les différences entre « glucides complexes » et « glucides simples », des notions éloignées de la physiologie.

Lire à ce sujet l'article de T. Souccar : La vérité sur les féculents

Dix ans d'immobilisme 

Le 7 octobre 2004, lors d’un colloque à l’Assemblée nationale, Thierry Souccar et Isabelle Robard, auteurs de Santé, mensonges et propagande avaient officiellement demandé à Martin Hirsch, alors directeur de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa, aujourd’hui ANSES), d’encourager sur la base du volontariat l’affichage sur les aliments de leur densité calorique et de leur index glycémique. Refus net. Le 14 octobre, l’agence expliquait ainsi, dans son avis sur les glucides, que l’index glycémique (IG) est une notion "qui n'a pas fait la preuve de son intérêt". Parmi les autres raisons évoquées pour ne pas parler d'IG, la crainte que les industriels ajoutent des graisses pour faire baisser l’IG de leurs produits, et le fait que les Français seraient de toute façon incapables de comprendre ces notions.

Les quatre livres de référence, auxquels a participé LaNutrition.fr, pour mettre en oeuvre une alimentation basée sur l’index glycémique :

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