Diabète, obésité : comment votre ville peut vous rendre malade

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 24/01/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Les habitants de quartiers qui n'incitent pas à marcher auraient 33 % de risque en plus de diabète et d’obésité.

La politique de la ville jouerait un rôle méconnu dans le développement du diabète et de l’obésité. D’après une étude portant sur la ville de Toronto et parue dans PLoS One, les personnes vivant dans les secteurs les plus denses, avec le plus d’accès piétons, marchent plus, et sont moins souvent obèses ou diabétiques.

Une activité physique régulière est préconisée pour garder la ligne, prévenir différentes maladies chroniques, mais aussi pour maintenir de bonnes fonctions cognitives. Aujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale vit dans des villes. Or, l’environnement urbain a une influence sur l’activité physique des habitants.

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Des chercheurs canadiens ont examiné l’impact de la densité de population et de l’accessibilité des destinations à pied sur la santé des habitants de Toronto, une ville comptant 2,6 millions d’habitants en 2011. Ils ont utilisé des données nationales sur la santé, le diabète et une enquête sur les transports. Le centre-ville de Toronto est le secteur qui a la densité la plus élevée et qui dispose du plus de destinations accessibles à pied.

Résultats : les habitants des secteurs les plus denses et les plus accessibles à pied étaient deux fois plus susceptibles de marcher, de se déplacer en vélo ou de prendre les transports en commun. Ils étaient moins susceptibles de conduire ou de posséder un véhicule. A l’inverse, ceux qui vivaient dans les quartiers ayant le moins d’accès piétons possédaient plus de voitures et étaient plus susceptibles d’utiliser un véhicule plutôt que les transports en commun.

L’organisation de certains quartiers encouragerait donc la dépendance à la voiture et découragerait la marche, ce qui peut représenter des facteurs de risque d'obésité et de diabète. Or, dans cette étude, la prévalence du surpoids et de l’obésité était de 49,7 % chez les habitants des quartiers peu accessibles à pied, contre 41,3 % chez ceux qui vivaient dans des secteurs plus piétons. La prévalence du diabète était de 11,3 % chez ceux qui étaient dans des secteurs moins accessibles à pied et de 8,5 % chez ceux qui vivaient dans des quartiers plus piétons. « Bien que le diabète puisse être prévenu par de l’activité physique, une alimentation saine et la perte de poids, nous avons déterminé que l’environnement dans lequel on vit est aussi un indicateur important du risque de chacun » d’après Gillian Booth, endocrinologue à l’hôpital St Michael et auteur de cette étude.

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Source

Richard H. Glazier, Maria I. Creatore, Jonathan T. Weyman, Ghazal Fazli, Flora I. Matheson, Peter Gozdyra, Rahim Moineddin, Vered Kaufman Shriqui, Gillian L. Booth. Density, Destinations or Both? A Comparison of Measures of Walkability in Relation to Transportation Behaviors, Obesity and Diabetes in Toronto, Canada. PLoS ONE, 2014; 9 (1): e85295 DOI: 10.1371/journal.pone.0085295

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