Echec majeur dans la recherche d'un gène de la dépression

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 22/01/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Un groupe de chercheurs internationaux a essayé de mettre en évidence les gènes associés à la dépression.Une recherche qui s'avère être un échec complet.

Une équipe composée de pas moins de 86 chercheurs de nationalités différentes a mis sur pieds la plus large étude à ce jour dans le but de mettre en évidence les gènes impliqués dans la dépression. En effet puisqu'on retrouve fréquemment cette maladie chez plusieurs membres d'une même famille, de nombreux chercheurs supposent qu'il doit exister un ou plusieurs gènes prédisposant.

Jusqu'à alors les recherches menées dans cette optique s'étaient focalisées sur des personnes ayant eu un diagnostic médical de dépression, sans grand succès. Dans cette nouvelle étude les chercheurs se sont focalisés sur les symptômes dépressifs, autorisant ainsi une plus grande souplesse dans la reconnaissance des troubles au lieu du tout ou rien "dépression" ou "absence de dépression". Ils ont pu obtenir ces informations ainsi que l'ADN de 34 549 volontaires, un record !

L'analyse du génome et des symptômes révèle alors... rien ! Aucun facteur génétique n'est associé à la maladie dépressive. Les chercheurs tenaces ont donc décidé d'inclure encore plus de participants, atteignant le nombre colossal de 51 258 personnes. mais là encore, l'échec est cuisant. Henning Tiemeier (Centre médical Erasmus de Rotterdam, Pays-Bas), un des auteurs de l'étude déclare "Je suis déçu. Le manque de résultats nous dit que nous devons être très modestes. Mais nous pensons toujours qu'il est possible de trouver quelques gènes impliqués. Nous n'allons pas abandonner nos recherches si rapidement."

Toutefois, même si les chercheurs parvenaient finalement à mettre en évidence un facteur génétique clair il est probable que son influence, et donc son déterminisme, soit très faible. Cette situation actuelle est comparable à celle de l'obésité pour laquelle les facteurs génétiques connus sont rapidement effacés face à l'influence de l'environnement. Comme dans le surpoids il est probable que de mauvaises habitudes soient transmises aux enfants par les parents sans qu'il soit question de génétique. Par exemple certaines réactions répandues dans une famille pourraient empêcher la construction d'une bonne résilience psychologique, une puissante protection contre la dépression.

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Référence

Karin Hek, et al. A Genome-Wide Association Study of Depressive Symptoms. Biological psychiatry 7 January 2013 (Article in Press DOI: 10.1016/j.biopsych.2012.09.033)


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