L'attirance pour le gras serait partiellement génétique

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 08/03/2012 Mis à jour le 10/03/2017
En 2010 des chercheurs découvrent une nouvelle saveur primaire chez l'homme.Aujourd'hui, un rôle génétique est retrouvé pour le fonctionnement de cette sensibilité.

Actuellement, il existe 5 saveurs primaires reconnues chez l'homme :

  • Le sucré (par exemple avec du sucre de table)
  • Le salé (par exemple avec du sel)
  • L'amer
  • L'acide (par exemple avec les agrumes)
  • L'umami (avec les sources de glutamate)

Et depuis 2010, une sixième saveur primaire est reconnue, celle du gras (1). Les chercheurs ont également découvert que la sensibilité aux graisses variait et que les personnes très sensibles au gras ont tendance à manger moins gras que les autres et ont tendance à moins souffrir de surpoids. De leur côté, les personnes insensibles ou peu sensibles à cette saveur ont tendance à consommer plus de calories parce que leur corps ne leur signale pas d'arrêter de manger. Ce qui se passe dans la bouche reflèterait ce qui se passe dans le corps.

Une nouvelle étude menée par des chercheurs Américains vient de montrer que cette sensibilité était déterminée par les variantes d'un gêne appelé CD36. Certaines variantes de ce gène permettent en effet de mieux ressentir le caractère crémeux d'une sauce mais moins bien sa concentration en graisses. Les personnes qui possèderaient ce gène aurait donc tendance à manger plus d'aliments gras, à avoir un tour de taille plus important et un indice de masse corporelle (IMC) plus important.

Pour le professeur Tepper, ces nouvelles données peuvent être utiles pour "mettre au point des aliments gras bons pour la santé mais qui amènent également cette satisfaction gustative" mais ajoute que "ces marqueurs génétiques pourraient permettre d'identifier les personnes insensibles au goût des graisses et plus disposées au surpoids ce qui permettrait de mettre en place des stratégies alimentaires plus efficaces pour maigrir." Elle conclut en disant : "CD36, ce n'est que le début. Il y a au moins un autre récepteur aux acides gras qui est connu chez l'être humain, et il y en a probablement d'autres qui restent à découvrir."

Référence : (1) Stewart JE, Feinle-Bisset C, Golding M, Delahunty C, Clifton PM, Keast RS. Oral sensitivity to fatty acids, food consumption and BMI in human subjects. Br J Nutr. 2010 Jul;104(1):145-52. Epub 2010 Mar 3.

(2) Keller KL, Liang LC, Sakimura J, May D, van Belle C, Breen C, Driggin E, Tepper BJ, Lanzano PC, Deng L, Chung WK. Common Variants in the CD36 Gene Are Associated With Oral Fat Perception, Fat Preferences, and Obesity in African Americans. Obesity (Silver Spring). 2012 Jan 12.

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