L'excès de sel responsable de maladies auto-immunes

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 07/03/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Actualité

La prévalence des maladies auto-immunes ne cesse d'augmenter. L'excès de sel n'y serait pas étranger.

Partant du constat que le fait de manger dans des restaurants de type "fast food" provoque une augmentation de la production des cellules inflammatoires impliquées dans la régulation du système immunitaire et dans les maladies auto-immunes, des chercheurs de l'université de Yale (état du Connecticut, Etats-Unis) se sont demandé si la teneur élevée en sel de ces aliments était en cause.

Les maladies auto-immunes sont des maladies dans lesquelles le système immunitaire s'attaque à des cellules et des organes de l'organisme. On considère que ces maladies sont provoquées par un ensemble de facteurs, à la fois génétiques et environnementaux, bien qu'on ne les ait pas tous découverts.

En utilisant un modèle animal de souris touchées par la sclérose en plaques, les chercheurs ont pu constater qu'une augmentation de l'apport en sel dans l'alimentation aggravait fortement l'évolution de la maladie via une augmentation anormale de la production de cellules du système immunitaire appelées Th17. D'après l'équipe, la reconstruction du lien entre le sel et le système immunitaire laisse supposer que ce condiment joue un rôle important dans la survenue et le développement des maladies auto-immunes.

Ils expliquent : "Les êtres humains ont été génétiquement sélectionnés pour s'adapter au milieu africain subsaharien, où on ne consommait pas de sel. Aujourd'hui l'alimentation moderne est riche en sel ce qui augmente fortement le risque d'hypertension artérielle et probablement de maladies auto-immunes."

Mais comment expliquer cette découverte subite alors que de nombreuses études ont déjà été menées pour examiner les liens entre le sel et la santé ? Les chercheurs expliquent que les études actuelles se concentrent uniquement sur le taux de sodium circulant dans le sang et non dans les tissus, là où les cellules du système immunitaire sont actives. Les recherches sur l'impact du sel dans l'alimentation négligeraient cet aspect crucial depuis plus de 50 ans.

Pour conclure, les chercheurs recommandent d'ores et déjà aux personnes touchées par une maladie auto-immune de suivre un régime alimentaire pauvre en sel. Des études cliniques viennent d'être programmées en ce sens.

Parmi les autres facteurs alimentaires soupçonnés de jouer un rôle dans l'auto-immunité figurent les protéines céréalières (gluten) et laitières, dans un contexte de perméabilité intestinale. C'est l'hypothèse développée par le Dr Jean Seignalet, qui conseille l'éviction de ces aliments. Par ailleurs, les épices forts (piment, cumin...) favorisent la perméabilité de l'intestin.

A lire également : Spondylarthrite ankylosante : et s’il y avait un traitement ?et Réduire au silence la spondylarthrite avec le régime Seignalet

A se procurer : Réduire au silence 100 maladies - de Jean-Marie Magnien. (lire un extrait ICI >>)

Référence

Markus Kleinewietfeld, Arndt Manzel, Jens Titze, Heda Kvakan, Nir Yosef, Ralf A. Linker, Dominik N. Muller, David A. Hafler. Sodium chloride drives autoimmune disease by the induction of pathogenic TH17 cells. Published online 06 March 2013. Nature (2013). doi:10.1038/nature11868

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