L'exercice neutralise les effets négatifs du fructose sur la glycémie

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 12/09/2014 Mis à jour le 10/03/2017

Un essai clinique montre que l’on peut compenser l’effet néfaste du fructose sur le métabolisme à condition de faire de l’exercice.

Trop de boissons sucrées peuvent avoir un effet néfaste pour la santé. Dans un article paru dans European Journal of Clinical Nutrition, des chercheurs montrent que le fait de faire de l’exercice peut éviter les problèmes de résistance à l’insuline induits par un excès de fructose.

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Le fructose des fruits ne pose pas de problème à l'organisme. Mais il est utilisé par l'industrie pour sucrer de nombreux aliments, pur ou associé à du glucose (sirop de glucose-fructose). On le trouve dans de nombreuses boissons sucrées.

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Ce fructose ajouté est métabolisé dans le foie. Il induit une résistance à l'insuline, un stress oxydant et une infiltration graisseuse du foie (stéatose hépatique non alcoolique), trois événements qui peuvent conduire au surpoids, à l'augmentation du sucre sanguin (glycémie) et au diabète. 

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L’objectif de cette étude était de savoir si l’augmentation d’activité physique chez des personnes consommant beaucoup de fructose pouvait avoir un effet bénéfique sur le contrôle de la glycémie. 22 étudiants de poids normal (âge moyen : 21 ans) ont participé. Tout d’abord, les chercheurs ont étudié comment leur organisme répondait à un repas riche en fructose. Ils ont observé qu’après ce repas différents paramètres étaient augmentés de manière significative : l’insuline, le glucose, le GIP (glucose-dependent insulinotropic peptide) et les concentrations en GLP-1 (glucagon-like peptid).

Les étudiants ont répondu à des questionnaires sur leur alimentation et leur niveau d’activité et leur activité a été enregistrée sur une semaine. Ensuite, la moitié d'entre eux a passé deux semaines en se déplaçant moitié moins que d’habitude, et les autres le double, pour un total d'au moins 12000 pas par jour (9 à 10 km). Après un repos d’une semaine, les groupes ont été échangés. En même temps, ils devaient consommer deux portions riches en fructose sous la forme d’un soda au citron, ce qui leur fournissait 75 g de fructose par jour, soit la consommation d’un américain moyen. Les sodas contenaient chacun 250 calories (Kcal) et les volontaires devaient réduire leurs calories autres que le fructose de la même quantité pour éviter de prendre du poids.

Résultats : Pendant les deux semaines où ils étaient peu actifs, les participants présentaient des signes de résistance à l’insuline. Mais en marchant 12000 pas par jour ils éliminaient ces effets négatifs du fructose : quand ils bougeaient plus, leurs niveaux de glucose sanguin restaient normaux, même s’ils consommaient beaucoup de fructose. Il y avait aussi des diminutions de l’insuline et de la concentration en GIP. Une augmentation de l’activité physique atténue donc les effets délétères d'une alimentation riche en fructose sur le contrôle de la glycémie.

Pour Amy Bidwell, auteur de cette étude, « Je ne veux pas que les gens considèrent ces résultats comme une autorisation à manger mal ». Mais elle conseille à ceux qui consomment beaucoup de fructose de bouger. Dans cette expérience, il n’a pas été demandé aux étudiants de faire des séances d’entraînement sportif : ils devaient par exemple garer leurs voitures plus loin des magasins, prendre les escaliers au lieu de l'ascenseur, rester moins assis, bouger plus, se promener sur le campus... Le fait de marcher plus entraîne une cascade d’effets physiologiques qui modifient la façon dont l’organisme utilise le fructose.

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Bidwell AJ1, Fairchild TJ2, Wang L3, Keslacy S4, Kanaley JA5. Effect of increased physical activity on fructose-induced glycemic response in healthy individuals. Eur J Clin Nutr. 2014 Sep;68(9):1048-54. doi: 10.1038/ejcn.2014.90.

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