Le fer de la viande augmenterait le risque d'infarctus

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 06/05/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Une consommation importante de fer héminique (viande, charcuteries...), est associée à une augmentation de 57% du risque de maladie coronarienne.

Les apports en fer n’ont pas le même effet sur l’organisme selon qu’ils proviennent d’aliments végétaux ou animaux : d’après une nouvelle étude parue en ligne dans Journal of Nutrition, la consommation de fer héminique, trouvé dans la viande rouge, est lié à une augmentation du risque de maladie coronarienne de 57 %. La maladie coronarienne est un terme qui décrit l'infarctus du myocarde et l'angine de poitrine.

Le fer alimentaire peut provenir de différentes sources : le fer héminique se trouve dans les viandes, charcuteries, abats, coquillages, et le fer non-héminique est apporté par les végétaux, certains fruits, les aliments céréaliers ou les œufs. L’organisme traite différemment ces deux types de fer et peut mieux contrôler l’absorption de fer provenant de sources végétales.

Consulter les aliments riches en fer

Des chercheurs de l’Indiana University School of Public Health-Bloomington ont voulu résumer les données existantes sur l’association entre le fer et le risque de maladie coronarienne. Dans les bases de données internationales, ils ont sélectionné 21 études comprenant 32 cohortes et impliquant 292 454 participants suivis en moyenne pendant 10,2 ans.

Résultats : Le fer héminique était associé de manière positive à l’incidence de la maladie coronarienne (+ 57%) ; en revanche, le fer total, incluant fer héminique et non-héminique, était inversement associé à la maladie. Ni le fer héminique ni le fer total n’étaient significativement associés à la mortalité par maladie coronarienne. D’après les auteurs, l’association entre le fer héminique et le risque de de maladie coronarienne pourrait s'expliquer par sa meilleure biodisponibilité : le fer héminique est absorbé à un taux bien plus élevé que le fer non-héminique (37 % contre 5 % en moyenne).

Lire : Le fer végétal serait préférable au fer animal

Dans le sang, le fer est transporté par une molécule : la transferrine. Lorsque les réserves de l’organisme en fer sont faibles ou si l'organisme a besoin de fer, le taux de transferrine augmente, elle est peu saturée et les concentrations en fer sériques sont basses. Ici, les chercheurs ont observé que la saturation de la transferrine et le fer sérique étaient inversement associés à la mortalité par maladie coronarienne.

Le stockage du fer dans l’organisme augmente avec le temps, mais du fer peut être éliminé lors des hémorragies, des dons de sang ou des menstruations. Certains aliments comme le café et le thé peuvent inhiber l’absorption de fer.

L'analyse de LaNutrition.fr. Des études ont déjà associé la consommation de fer héminique à un risque accru de maladies cardiovasculaires et en particulier d'accident vasculaire cérébral. D'autres études n'ont pas rapporté d'association, d'où l'intérêt de cette méta-analyse. Le fer en excès peut se comporter comme pro-oxydant et donc indirectement endommager les artères. En dehors des maladies de surcharge comme l'hémochromatose, ce fer en excès provient d'un régime alimentaire riche en viande rouge et en charcuteries, ainsi qu'en aliments enrcihis en fer (céréales du petit déjeuner, lait...). LaNutrition.fr conseille de manger ces aliments avec modération en particulier si vous êtes un homme ou une femme ménopausée en bonne santé (non anémiés), car alors vous éliminez peu de fer chaque jour. Il faut aussi éviter de prendre des compléments alimentaires qui contiennent du fer (c'est malheureusement encore le cas de nombreuses marques de multivitamines). Si l'excès de fer héminique peut se révéler dangereux, cette étude suggère qu'il ne faudrait pas non plus manquer de fer. De nombreux patients cardiaques (notamment insuffisants cardiaques) sont anémiés du fait des traitements qu'ils suivent (aspirine, antiocagulants, antiplaquettes) et/ou de 'inflammation chronique qu'ils subissent.

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Source

Jacob Hunnicutt, Ka He, and Pengcheng Xun. Dietary Iron Intake and Body Iron Stores Are Associated with Risk of Coronary Heart Disease in a Meta-Analysis of Prospective Cohort Studies J. Nutr. 2014 144: 3 359-366; first published online January 8, 2014. doi:10.3945/jn.113.185124

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