Le manque de vitamine D nuirait à la mémoire

Par Juliette Pouyat - Journaliste scientifique Publié le 02/12/2014 Mis à jour le 10/03/2017
Avec l'âge, les déficits en vitamine D seraient un facteur de risque de déclin cognitif à court terme. 

De nombreuses études suggèrent que manquer de vitamine D aurait des conséquences sévères sur notre santé. Une nouvelle étude parue dans Neurology apporte de nouvelles preuves que le déficit en vitamine D devrait être corrigé. Des chercheurs italiens rapportent en effet que, chez les plus âgés, de faibles niveaux de vitamine D sont associés à un risque accru de déclin cognitif.

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La vitamine D est produite par la peau lors de l’exposition au soleil, seulement aux beaux jours dans l'hémisphère nord. Mais les réserves constituées l'été (pour peu qu'on se soit exposé au soleil) s’épuisent vite et à l'approche de l'hiver, le déficit en vitamine D est généralisé dans la population. La Nutrition.fr a relayé de nombreuses études, montrant notamment que le manque de vitamine D réduirait l’espérance de vie, serait associé à l’athérosclérose ou le cancer de la prostate.

Dans cette étude, les chercheurs ont analysé les données concernant 1927 personnes âgées de 74 ans en moyenne et faisant partie d’une étude italienne la Progetto Veneto Anziani (Pro.V.A.).

Au début de l’étude les taux sanguins de 25-hydroxyvitamine D (dosage utilisé pour évaluer le statut en vitamine D) étaient en moyenne de 84,1 nmol/L. Environ 28% des participants présentaient une déficience (concentration inférieure à 50 nmol/L) et pour 6,5 % d’entre eux la déficience était sévère (concentration inférieure à 25 nmol/L). Les fonctions cognitives et la mémoire ont été évaluées par le Mini Mental State Examination (MMSE).

Les résultats montrent que parmi les participants ne présentant pas de déclin cognitif initialement, ceux qui ont une déficience (<50 nmol/L) ou une insuffisance (50 à 75 nmol/L) en 25-hydroxyvitamine D sont plus susceptibles d’avoir une diminution de leur score au test MMSE au cours des 4,4 années de suivi que les participants avec des niveaux sanguins suffisants de 25-hydroxyvitamine D.

Chez les participants avec une insuffisance en 25-hydroxyvitamine D (entre 50 et 75 nmol/L) le risque de déclin cognitif est augmenté de 29% par rapport aux participants ayant un niveau suffisant (au moins 75 nmol/L). Pour ceux qui présentent une déficience (moins de 50 nmol/L) le risque de déclin congnitif est augmenté de 36%.

Par contre, pour les personnes présentant déjà un déclin cognitif au début de l’étude, la déficience en vitamine D n’est plus associée significativement aux pertes de capacités cognitives, vraisemblablement en raison de la présence d’autres facteurs susceptibles d’accélérer le déclin cognitif quel que soit le statut en vitamine D initial.

« Les neurologues et les gériatres doivent prendre conscience que la supplémentation en vitamine D chez les personnes âgées peut être une stratégie rentable pour prévenir les maladies neurodégénératives » disent les auteurs de l’étude.

Ces résultats rejoignent ceux d’une étude précédente qui montrait que des taux réduits en vitamine D étaient associés à une diminution des fonctions cognitives et à un risque accru de démence.

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Les données obtenues doivent être confirmées par la réalisation d’essais cliniques afin de vérifier si des supplémentations en vitamine D peuvent retarder ou prévenir la démence.

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Source

Toffanello ED, Coin A, Perissinotto E, Zambon S, Sarti S, Veronese N, De Rui M, Bolzetta F, Corti MC, Crepaldi G, Manzato E, Sergi G. Vitamin D deficiency predicts cognitive decline in older men and women: The Pro.V.A. Study. Neurology. 2014 Nov 5. pii: 10.1212/WNL.0000000000001080. [Epub ahead of print]

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